#Lecturesconfinement – Je ne vis que pour toi d’Emmanuelle de Boysson par Eric Genetet

Le titre est si beau, la couverture
évoque immédiatement le plaisir, mais
ce ne sont pas les seuls atouts de ce
nouveau roman d’Emmanuelle de
Boysson. Je ne vis que pour toi est
palpitant et sensuel. Un roman parfait
pour supporter notre époque et qui
rappelle, comme une madeleine, une
autre époque que l’on a baptisée
« Belle ». On y parle de liberté, on y
croise Proust, Cocteau, Joyce et des
femmes fascinantes comme Colette.
Je ne vis que pour toi est l’histoire de
Valentine, une petite Bretonne qui
rêve de devenir écrivain. Lorsqu’elle débarque à Paris au bras de son
mari, elle rencontre Natalie Barney, riche Américaine, femme de
lettres au charme magnétique. Le début d’une passion sulfureuse.
Un roman pour oublier le confinement, et finement les cons.
Eric Genetet est journaliste et écrivain. Derniers livres parus :
Un bonheur sans pitié et Tomber (éditions Héloïse d’Ormesson)
Je ne vis que pour toi d’Emmanuelle de Boysson (Calmann-Lévy)
par Eric Genetet 

#Lecturesconfinement – Il faut sauver les Arméniens de Jean Jaurès par Nathalie Baravian

Le 3 novembre 1896, le jeune
député socialiste Jaurès prononce
un discours historique devant la
Chambre des Députés où il
expose les terribles massacres des
Arméniens de 1894-1896
orchestrés par Abdul Hamid,  « le
Sultan rouge » dans l’Empire
Ottoman, prémices du génocide
de 1915. Il dénonce le silence et  la
passivité de l’Europe et surtout du
gouvernement français qui fait
passer la raison diplomatique et
économique avant la sauvegarde
des peuples, la justice et le droit : « pas un cri n’est sorti de vos bouches,
pas une parole n’est sortie de vos consciences »
. Le discours visionnaire
d’un homme courageux qui se dresse pour la justice et l’humanité. Il
impressionna ses contemporains et suscita l’admiration de Proust
dans Jean Santeuil. A  lire ou à relire, et à méditer d’urgence.

Nathalie Baravian est attachée de presse littéraire.
Il faut sauver les Arméniens de Jean Jaurès (Mille et une nuits)
par Nathalie Baravian

#Lecturesconfinement – Apeirogon de Colum McCann par Gaëlle Nohant

Colum McCann nous offre un roman
somptueux 
tissé de fragments
d’humanité, d’éclats de lumière et de
destins
 imbriqués comme les facettes
de l’apeirogon, figure géométrique
composée d’un nombre infini 
de
côtés. Faisant rayonner son roman
autour de
 l’amitié entre Rami et
Bassam, l’Israélien et le Palestinien,
pères endeuillés d’une fille assassinée
par l’autre camp et combattants pour
la paix, 
le romancier nous bouleverse
et nous
 fait entrer dans le point de
vue des autres, tous 
les autres,
illustrant la nécessité de la fiction pour nous comprendre, dépasser
la haine et restituer 
la complexité des êtres et du monde.

Gaëlle Nohant est écrivaine.
Dernier livre paru : La femme révélée (Grasset)
Apeirogon de Colum McCann (Belfond) par Gaëlle Nohant