#Lecturesconfinement : Alma, le vent se lève de Timothée de Fombelle par Laurent Marsick

Un livre essentiel à un moment où
les questions de racisme
ressurgissent dans nos vies… Alma,
le vent se lève
 nous plonge au cœur
de la traite des noirs en Afrique…
Embarquez dans cette aventure,
Alma est une ode à la liberté.
Timothée de Fombelle manie les
mots comme personne, s’il existait
un Nobel de littérature jeunesse il
en serait le perpétuel lauréat ! Sa
nouvelle héroïne Alma va vous
aider à grandir, à prendre
confiance en vous, à croire en la
liberté et en la vie…. sans jamais subir…
Laurent Marsick est journaliste au service culture de RTL,
spécialiste de littérature jeunesse et chroniqueur dans l’émission
Laissez-vous tenter
Alma, le vent se lève de Timothée de Fombelle (Gallimard jeunesse)
par Laurent Marsick

#Lecturesconfinement : Extérieur monde d’Olivier Rolin par Charif Majdalani

Dans Extérieur monde, Olivier Rolin
se donne pour but affiché de faire
son autoportrait. Mais
l’autoportrait ici ne se conçoit que
selon une règle unique,  qui veut
que l’on n’est jamais que ce qu’on a
fait, vu, parcouru, senti et vécu.
C’est de notre expérience du
monde et des hommes, des
paysages que nous avons vus ou parcourus, de l’amour que nous y
avons rencontré ou pas, que nous
sommes pétris, et c’est de cela, de
ce façonnement de soi par
l’extérieur, que sera donc composé l’autoportrait de Rolin. Or ce
dernier, durant sa vie, a énormément voyagé, parcouru le globe
jusque dans ses coins les plus reculés, de la Terre de Feu à
Vladivostok, du Soudan à Khabarovsk. Il a visité les lieux des conflits
les plus sanglants de notre temps, arpenté cent villes, vécu des
amours et des déconvenues innombrables, rencontré une multitude
de gens qui, dans tous les coins de la planète, furent ses guides, ses
amis ou ses interlocuteurs, et croisé aussi sans oser les aborder des
centaines de femmes dont l’inventaire est à lui seul un hymne à
l’universelle beauté du monde.

C’est cette incroyable richesse de souvenirs qui fait la matière
d’Extérieur Monde. Et on devine que les vertigineux et infinis
méandres qui composent cet autoportrait de l’auteur en globe
terrestre ne pouvaient cependant être racontés linéairement. Le
choix de l’écrivain sera donc plutôt de piocher dans la variété des
choses vues et vécues, au gré des sujets ou des motifs. Les faits s’y
génèrent ensuite les uns les autres par associations, proximités,
regroupements, dans une poétique de la digression où chaque
dérive génère de nouvelles associations qui font elles-mêmes
proliférer le texte en le ramifiant sans fin.

Mais ce roman de Rolin est aussi celui d’un grand lecteur pour qui la
littérature et le monde sont en permanente interaction. Rolin
évoque, cite et dialogue avec des dizaines d’auteurs et d’œuvres tout
le long du livre. Et si les écrivains le plus souvent évoqués sont
Proust et Chateaubriand, ce n’est pas seulement parce que Rolin
s’inscrit dans la tradition des grands stylistes français, mais aussi
parce que, à l’instar de la Recherche du temps perdu et des Mémoires
d’Outre-tombe
, Extérieur monde se veut une exploration des effets du temps et du désenchantement sur les humains, et témoigne des bouleversements du monde au carrefour des grandes époques
historiques.

Charif Majdalani est écrivain libanais et professeur de lettres.
Son dernier ouvrage, Beyrouth 2020. Journal d’un effondrement
(Actes Sud) a obtenu le prix spécial du jury Femina 2020.

Extérieur monde d’Olivier Rolin (Gallimard)
par Charif Majdalani