#Lecturesconfinement : Nickel Boys de Colson Whitehead par Jean-Michel Guenassia

Nickel Boys de Colson Whitehead
est le meilleur roman que j’ai lu
cette année. Colson Whitehead
nous raconte l’histoire d’Elwood,
un jeune afro-américain, volontaire
et doué, qui va entrer à l’université
et dont l’avenir s’annonce radieux,
mais qu’un caprice du destin va
faire basculer dans l’enfer d’une
maison de redressement. Car nous
sommes en Floride au début des
années 60. Un autre monde, une
autre époque.

Le grand mérite de Colson Whitehead est de nous raconter cette
histoire sans pathos,  ni effets, et cette narration au plus près des
personnages est d’une redoutable efficacité. On est embarqué et
captivé de bout en bout. Mais l’immense talent de cet auteur est
d’avoir osé et réussi, dans la dernière partie du texte, un coup de
théâtre exceptionnel, un de ces fameux twists si rares dans les
romans français, et qui va nous emporter au-delà de la simple
lecture d’un bon roman et donner à Nickel Boys une dimension
mythique qui bouleversera le lecteur. Colson Whitehead avait
obtenu le prix Pulitzer pour son précédent roman, Underground
Railroad
, et il a obtenu un deuxième Pulitzer pour Nickel Boys, tout
aussi mérité.
Jean-Michel Guenassia est écrivain. Son roman Le Club des
incorrigibles optimistes
 a obtenu le prix Goncourt des lycéens en
2009. Dernier ouvrage paru : De l’influence de David Bowie sur la
destinée des jeunes filles
 (Albin Michel, 2017)
Nickel Boys de Colson Whitehead (Albin Michel)
par Jean-Michel Guenassia

#Lecturesconfinement : Les grands jours de Pierre Mari par Laurent Pfaadt

Dès les premières pages, une sorte
de fatalité, d’épilogue funèbre
semble se dégager de ce livre. On
entre avec les poilus dans ce bois des
Caures comme dans un tombeau
sans issue. Le bois des Caures ouvre
la bataille de Verdun. 80 000 obus y
furent déversés, transformant les
arbres en lances et les hommes en
fétus de paille si bien que le bois des
Caures devint « le bois des corps ».
Avec une langue absolument sublime,
Pierre Mari dessine une atmosphère
mystique où fureur et violence côtoient calme et beauté. On se croirait dans la Ligne rouge de Terence Malick. Au milieu se dresse la haute figure du lieutenant-colonel Driant, ce Léonidas moderne, prêt à entrer avec ses
hommes, en ce jour de panthéonisation de Maurice Genevoix, dans
la légende des siècles.

Les grands jours
de Pierre Mari (Fayard)
par Laurent Pfaadt

#Lecturesconfinement : Ténèbre de Paul Kawczak par Jean-David Henninger

Navigation furieuse au nord du
Congo belge, «Ténèbre» prend le
sillon de Joseph Conrad et vous
entraîne dans un trip d’aventures
moites, une histoire d’amour
chinoise, un roman noir fiévreux,
une leçon d’histoire anticoloniale,
dans un style classique et cru, une
grande découverte !

Jean-David Henninger, librairie La
Marge à Haguenau (67500)
Ténèbre de Paul Kawczak (La Peuplade)

par Jean-David Henninger