Maillon nouvelle saison

Le dynamisme et la curiosité sont toujours de mise pour cette nouvelle saison au Maillon où l’on présente 31 spectacles dont 5 premières françaises et 3 créations avec des artistes et des compagnies venus de différents pays qui, tous, témoignent de leur attention à notre monde où tout change et se fragilise.


La saison est structurée autour de quelques grands moments qui permettent d’approfondir les questions abordées dans les spectacles.

Ainsi en est-il pour « Paysage » qui offre 10 jours à « L’Amicale » pour présenter en novembre 6 spectacles. « L’Amicale » est une sorte de coopérative d’artistes qui mutualise leurs projets et les conditions de leur réalisation. Un de leurs grands principes étant, aux dires d’Alain Defoort,  un des fondateurs de L’Amicale, « 100% sérieux, 100% déconne, mais en même temps », c’est dire que  ces six spectacles ne manqueront ni d’humour, ni d’occasion de réflexion .

Autre moment fort, celui intitulé »Focus » avec « Espaces d’exil »  qui nous permettra  de rencontrer des artistes afghans réfugiés et aidés par le milieu culturel alsacien  et d’assister à deux pièces de théâtre, « En transit » de l’iranien Amir Reza Koohestani d’après le roman « Transit » d’Anna Seghers et « Les forteresses » de Gurshad Shaheman, d’origine iranienne qui met en scène des récits de vie

Le troisième temps fort en mars « Tu fais quoi dans la vie ? » est constitué de 5 spectacles qui abordent les problèmes du travail aujourd’hui. Il permet de retrouver le collectif Rimini Protokoll et Stefan Kaegi dans « Société en chantier ». Les autres spectacles nous feront réfléchir sur les vertus du progrès (« L’âge d’or » et « Sinfonie des Fortschritts ») nos choix d’emploi du temps (« Quarantine, 12 last songs »), l’argent (« Une histoire de l’argent racontée aux enfants et à leurs parents »).

Au cours de ces moments le Maillon proposera des formes interactives et immersives de participation au public car il tient à modifier le rapport scène-salle.

Le Maillon présente certains spectacles avec d’autres structures :

  • Avec Musica « Schwarz auf Weiss » de Heiner Goebbels avec l’Ensemble Modern et « La femme au marteau » de Silvia Costa.
  • Avec Pôle-sud, de la danse « New creation » de Bruno Beltrao et le Grupo de Rua (déconstruction ludique des danses hip-hop).

« I am 60 » de la chorégraphe chinoise Wen Hui qui mêle dans sa performance traces du passé des années trente en Chine et signes du présent.

Wakatt de Serge Aimé Coulibaly et le trio Magic Malik spectacle engagé qui interroge la peur de l’Autre. 

Carcass  du chorégraphe portugais  Marco da Silva Feirreira pose le problème de l’identité

  • Avec le TJP-CDN « Traverser les murs opaques » performance qui tient du cirque et de la poésie et « After all Springville » de Miet  Warlop, une interrogation ludique sur la vie des objets.

Le Maillon nous convie aussi à des spectacles de cirque comme « Tina », « Zugzwang »et « Le Cycle de l’absurde » de Raphaëlle Boitel .

Le Théâtre n’est pas en reste avec : »Das neue leben (unplugged) dans lequel le metteur en scène allemand Christopher Rüping évoque « La vita nuova » première œuvre attribuée à Dante.

« Oorlog (guerre) en première française du théâtre Artémis qui parle de la guerre de façon drôle et profonde.

« Los anos » du metteur en scène Mariano Pensotti  qui rapproche deux périodes de la vie  à travers une sorte de documentaire.

« Hôtel Proust » de Mathias Moritz nous fait revivre en 1995 et pose la question de savoir si depuis on a avancé 

« Plutôt vomir que faillir » de Rébecca Chaillon évoque l’adolescence.

 « Entre chien et loup » de Christiane Jatahy interroge les relations de pouvoir entre les gens. Spectacle d’après le film « Dogville »de Lars von Trier qui fait la part belle au cinéma et au théâtre inspiré par les réalités sociales et politiques du Brésil.

Théâtre musical « Madrigals » de Benjamin Abel Meirhaeghe sorte d’opéra inspiré des Madrigali guerrieri et amorosi de Claudio Monteverdi

N’oublions pas pour la danse cette première française « In C » de Shasha Waltz et Guests composée à partir de l’œuvre de Terry Riley.

« Danse macabre » de Martin Zimmermann qui mêle danse, théâtre et cirque dans une tragicomédie dans un décor audacieux.

« Poufs aux sentiments » où l’on retrouve Clédat et Petitpierre qui font danser leurs interprètes avec d’incroyables costumes et perruques surdimensionnées .

Autant de propositions qui ne peuvent qu’enthousiasmer le fidèle public du Maillon et donner à tous envie de les partager.

Marie-Françoise Grislin