La trilogie de Nero, ce guerrier arabe marqué du signe d’Iblis, le Djinn du feu, arrive enfin à sa conclusion et le lecteur, enchanté par les deux tomes précédents, ne sera pas déçu. La troupe de nos héros constituée de Nero, la guerrière nizarite membre de la terrible secte des Assassins, Renaud ce commandant franc et cet énigmatique croisé arrivent à Damas où doit se jouer le sort du monde. Cette alliance improbable entre chrétiens et musulmans et de ces deux têtes brûlées qui marche assez bien, doit combattre les djinns et leurs armées de morts-vivants, aidée pour l’occasion de Shirkuh, seigneur de Damas qu’il a fallut convaincre.
Une fois de plus, un magnifique ballet graphique de bleus, de verts et d’oranges plonge immédiatement le lecteur dans cette atmosphère historico-fantastique où il se pénètre de dessins qui restituent la beauté de la civilisation islamique avec notamment un très beau travail réalisé sur les chevaux. Au fur et à mesure qu’approche l’affrontement final s’engage alors une course contre la montre parallèle magnifiquement mis en scène où d’un côté Nero et le chevalier franc se rendent à la grotte du sang pour abattre Iblis tandis que Renaud et la nizarite affrontent l’armée des morts.
Les masques tombent et entre démons et chevaliers se joue alors le sort du monde. En parfaits marionnettistes, les frères Mammucari concluent ainsi de la plus belle des manières l’une des plus belles séries BD de ces dernières années qui devrait, murmure-t-on dans les ruelles d’une Samarcande dévoilée sur l’une des planches, connaître une suite.
Par Laurent Pfaadt
Emiliano et Matteo Mammucari, David Gianfelice, Matteo Cremona, Nero, Tome 3 djihad
Aux éditions Dupuis, 144 p.