Dimitri Shostakovich

Le compositeur
soviétique par son
meilleur interprète
et l’un des
orchestres les plus
talentueux de la
planète, rien que
cela. A la tête de
l’orchestre de la
radio bavaroise, le
chef letton Mariss
Jansons qui fut le
second d’Evgueni
Mravinski à
Leningrad, a appris au contact de ce dernier toute la dramaturgie
et l’angoisse inhérentes à la musique du compositeur soviétique
portées à leurs paroxysmes dans cette dixième symphonie.

Comme à son habitude, le chef d’orchestre ne joue pas dans la
surenchère sonore car il sait qu’il passerait ainsi à côté de l’enjeu
fondamental de la musique de Chostakovitch qui dépasse
largement la simple interprétation. Ici, dans ces accords tirés
jusqu’à la rupture, Jansons laisse le monstre respirer, haleter,
gronder grâce à une maîtrise parfaite des équilibres sonores,
montrant ainsi dans sa plus cruelle nudité, le combat titanesque
que se livrent hommes et Histoire.

Par Laurent Pfaadt

Dimitri Shostakovich: Symphony No. 10,
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks,
dir. Mariss Jansons, BR Klassik