Ecrire c’est résister, correspondance 1894-1899

A l’occasion de la sortie du film
J’accuse, la correspondance entre
Alfred Dreyfus et son épouse Lucie
permet de lire l’Affaire sous un autre
angle, celle de la relation intime
qu’entretinrent le capitaine alsacien
et sa femme. Dans ces textes, la
souffrance marquée du fer de
l’injustice sort du cadre de l’Histoire,
du mythe républicain pour se
focaliser sur le combat intérieur
d’un homme placé face à l’Etat, ce
monstre froid qui l’a mis « hors du
monde ».

Alternant entre moments de désespoir et rage tempérée, cette
correspondance sélectionnée par Marie-Neige Cloche et Vincent
Duclert met en lumière le rôle que joua Lucie, cette Antigone
contemporaine chez qui Alfred Dreyfus trouva matière à sa survie
et son combat. « C’est toujours dans ton cœur que je viens puiser du
courage »
écrit-il. Nourrie de lettres jusque-là inédites, cette
correspondance montre surtout que derrière chaque grand
homme se cache une femme. Ecrire c’est résister est une formidable
leçon de courage en même temps qu’une énième preuve que les
livres peuvent changer la vie.

Par Laurent Pfaadt

Alfred et Lucie Dreyfus,
Ecrire c’est résister, correspondance 1894-1899,

Chez Folio Histoire, 304 p.