Escape Game 2 : Le monde est un piège

Escape Game 2 : Le monde est un piège.

Un film d’Adam Robitel.

Adam Robitel revient ici avec la suite de son film
précédent, Escape Game, film d’ouverture de la 26ème
édition du Festival International du Film Fantastique de
Gérardmer, en 2019. Deux ans et demi se sont écoulés
depuis la sortie de celui-ci –la pandémie a décalé la sortie
de cette suite d’une année mais on n’a pas oublié que sa
fin laissait grandement supposer une histoire à venir.

Les recettes au box-office mondial ont parlé : avec 155
millions de dollars pour un coût de production de 15
millions de dollars, Sony a vite compris l’opportunité de
doubler la mise, et sauté sur l’occasion de mettre une suite en boite. Le spectateur retrouve donc les deux survivants
du film précédents, Zoey et Ben, avec le même metteur en
scène aux commandes.

Tous deux sont s’en sont sortis, mais pas tout à fait
indemnes. Leurs traumatismes précédents sont toujours là,
se sont même aggravés, et s’accompagnent désormais de
cauchemars très réalistes. Ben a choisi de passer à autre
chose, tandis que Zoey reste bloquée sur des sentiments
complexes, d’un côté une peur de l’avion toujours aussi
insurmontable, de l’autre une envie de revanche
dévorante. Et la thérapeute qui la suit ne parvient pas à
l’apaiser. La jeune fille est résolue à faire payer les
responsables de la mort de ses partenaires de « jeu », qui
se cachent derrière la mystérieuse organisation Minos.

Le film s’ouvre sur les événements du premier épisode, qui
nous expliquent le pourquoi du jeu. Zoey est restée en
contact avec Ben, qu’elle parvient à convaincre de l’aider à
démasquer Minos. Sa thérapeute la prenant pour folle, elle
n’a d’autre solution que de faire face à ses démons. Elle
décide de rejoindre New York avec Ben, pour se rendre au
siège de Minos. Alors évidemment, rien ne se passera
comme prévu. Arrivés sur place, Zoey et Ben ne trouveront
qu’un immense entrepôt vide et délabré. Mieux, les deux
survivants seront attendus, pour être forcés à participer à
de nouvelles épreuves aussi implacables qu’à sens unique.

Mais cette fois-ci ils n’ont pas répondu à une invitation,
c’est leur statut « d’ex-champions » qui a fait d’eux des
cibles de choix. Car Minos est un peu comme un
programme informatique, cherchant à s’améliorer au gré
de mises à jour régulières. Et qui d’autres mieux que des
survivants pour tester de nouvelles épreuves ?

Le film d’Adam Robitel base donc son histoire sur de
nouvelles énigmes, et sur un tandem désormais familier. A
celui-ci il va associer d’autres personnages, peut-être ici
moins bien écrits. Mais les épreuves n’en sont pas
moins impressionnantes et recèlent leur lot de surprises.
Moins nombreuses que dans Escape Game, elles sont
parfois plus recherchées. Et le retour d’un personnage de
l’opus précédent relancera la dynamique, juste au bon
moment. La nouveauté du premier film n’est plus là, il a
fallu imaginer d’autres stratagèmes, et développer le lien
unissant Ben à Zoey, car sans eux, pas de films. Cela, le
réalisateur l’a bien compris.

Cette suite n’est pas dénuée d’intérêt. Elle laisse toutefois
un sentiment partagé. D’un côté le plaisir de retrouver les
protagonistes de la première histoire, de nouveau mis à
l’épreuve, de l’autre le sentiment qu’il manque un petit
quelque chose. Il est vrai que l’attrait de la nouveauté n’est
plus là, et que l’on aurait bien voulu assister à une ou deux
épreuves de plus. Mais le final du film, en lien avec celui du
précédent, nous laisse supposer que Zoey et Ben ne sont
pas au bout de leurs peines, et que les spectateurs
pourraient encore avoir le plaisir d’être les témoins de leurs
mésaventures, à l’avenir…

Jérôme MAGNE