Etrange est le chagrin

Il est toujours délicieux de découvrir un inédit d’un grand écrivain
comme cet Etrange est le chagrin de V.S. Naipaul, Prix Nobel de
littérature 2001. Dans ce petit texte, l’auteur d’Une maison pour
Monsieur Biswas (1961) revient sur le chagrin qu’il éprouva à
l’occasion des décès de son père, de son frère et de son chat. Dans
ces méditations sur la perte, Naipaul décrit à merveille notre
attachement aux êtres qui peuplent nos vies et les transforment –
un chat nous rendant plus humain – ainsi que la fugacité de l’amour
que nous ignorons peut-être trop souvent et que nous regrettons
dès lors qu’il est sublimé par le chagrin.

Vous pensez être devenus plus forts après avoir enduré le chagrin,
être immunisés de son doux poison après l’avoir surmonté. Et
pourtant, nous dit Naipaul, il se renouvèle, se métamorphose et nous
affecte comme s’il s’agissait de la première fois. Etrange, comme
l’amour en somme. Car c’est de cela qu’il s’agit en réalité.

Par Laurent Pfaadt

V.S. Naipaul, Etrange est le chagrin
Hérodios Editions, 42 p.