La Bible

Premier roman de l’écrivain
hongrois publié en 1967 et devenu
un classique en Allemagne et en
Hongrie, La Bible conte l’histoire
d’un enfant de cette nouvelle
aristocratie rouge tourmentant
une jeune servante paysanne.
Mais, dans ce monde d’hier
dominé par les communistes, le
jeune héros n’est que l’archétype
de cette nouvelle oligarchie
drapée dans sa supériorité de
classe et méprisant les symboles
de l’ancien monde dont cette
bible. La jeune servante n’est au fond que le réceptacle de cet
apprentissage du mépris dans lequel viennent résonner ceux de la
virilité et de la mesquinerie.

L’auteur montre avec subtilité que le rapport au pouvoir et son
emprise sur les êtres ne meure jamais. Seuls changent les
oripeaux de ce dernier où le globe de l’ancienne monarchie a été
remplacé par l’orange communiste. La Bible est également un
hymne magnifique aux humbles gens, fidèle à des valeurs
humaines en dépit de leur pauvreté, cette même pauvreté que les
communistes promettaient de faire disparaître. Et écrire cela dans
la Hongrie de 1967 était proprement révolutionnaire.

Par Laurent Pfaadt

Peter Nadas, La Bible,
Chez Phébus, 128 p.