Le baiser de la reine

La soprano polonaise Aleksandra Kurzak signe un merveilleux disque consacré à Mozart

On ne présente plus Aleksandra Kurzak, l’une des plus belles voix du
moment et compagne du ténor Roberto Alagna avec qui elle
triomphe dans le monde entier. Mais, à chaque fois, à chaque note, à
chaque concert, on tombe sous le charme de cette tessiture si
singulière, emprunte à la fois de noblesse et de raffinement.

Ce nouveau disque consacré aux héroïnes de Mozart, de la Flûte
enchantée à l’Enlèvement au sérail en passant par Cosi fan Tutte ou
Zaïde, transpose littéralement l’auditeur dans cet univers mozartien.
Et l’alchimie opère instantanément. Avec sa facilité incroyable de
jouer de son amplitude vocale, passant aisément sur les ut et les
contre-ut, Aleksandra Kurzak n’abuse pas pour autant de son talent.
Pas de démonstration donc, ce qui est fort appréciable. Ses
mélodies, parfaitement secondées par le Morphing Chamber
Orchestra avec qui le dialogue est parfait, semblent écrire une
histoire, raconter quelque chose. Pas besoin d’imposer son pouvoir
pour l’exercer semble nous dire la soprano. Avec ce disque
merveilleux, Aleksandra Kurzak nous couvre ainsi de baisers.
Royaux pour l’occasion.

Par Laurent Pfaadt

Aleksandra Kurzak, Mozart Concertante,
Morphing Chamber Orchestra
Chez Aparté