Le livre à emmener à la plage

Juan Manuel de Prada, Une imposture
Chez
Seuil

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Attention chef d’œuvre ! Voici ce qu’un bandeau devrait signaler sur la magnifique couverture du livre de Juan Manuel de Prada, prodige réac des lettres espagnoles et prix Planeta 1997 (le plus grand prix de littérature espagnole) pour la Tempête. Ou plutôt devrait-on dire nouveau chef d’œuvre de cette littérature espagnole vivante, rythmée, enlevée avec ses Arturo Perez-Reverte, ses Eduardo Mendoza, ses Ignacio del Valle, ses Carlos Luis Zafon, ses Jaume Cabré. Juan de Prada doit assurément être ajouté à cette liste avec ce roman magistral qui explore les tréfonds de l’âme humaine à la manière d’un Dostoïevski.

Une imposture c’est l’histoire d’Antonio, petit malfrat embarqué dans un destin à travers les vicissitudes de l’histoire qui va le dépasser, le détruire malgré lui.

De la fuite à la culpabilité en passant par le thème du double, très largement exploré dans la littérature, le roman montre à quel point les hommes sont capables de faiblesse et sont en permanence traversés par la rédemption. Roman de guerre et roman picaresque, Une imposture conduit jusqu’à la dernière page le lecteur sur la mince ligne de crête qui sépare le bien du mal.

Par Laurent Pfaadt

Edition hebdoscope 1009, juillet 2014