Pour ce retour en salle, deux institutions ont collaboré pour nous présenter deux des spectacles inscrits dans leur programmation.
Trust me tomorrow par le Verdensteatret
Et si pour une fois nous commencions par la fin. Il se trouve que pour
ce spectacle, cela peut être éclairant. Lorsque nous sommes sur le
point de quitter la salle, les artistes nous invitent à faire un tour sur
le plateau pour y regarder de près une série d’installations, de
petites saynètes où l’on voit rassembler des tas de petits cailloux,
des mobiles, des bricolages, tout ce qui en dit long sur leurs
capacités inventives que l’on a pu apprécier durant leur prestation.
C’est là la marque de fabrique de la compagnie norvégienne
Verdensteatret, célèbre pour ses productions originales.
Pendant une heure, en effet, nous avons quitté notre monde, oublié
la salle et même ceux qui nous côtoient, absorbés par des images,
des sons étranges, entremêlés. Nous sommes tantôt plongés dans
une obscurité à peine trouée de quelques lueurs, tantôt on nous
restitue une vision claire du plateau où pourront se produire
musiciens et danseurs.
Pas vraiment de fil pour nous guider, alors on se laisse conduire à
travers des propositions pleines d’illusion d’optique, de silhouettes
comme simplement esquissées, difficiles à déterminer, d’un monde
animal bizarre, monde onirique, surréaliste. Pourquoi résister, on se
laisse entraîner, envoûter. Tout est si étrange et comme familier de
nos rêves. C’est à la fois inquiétant et jouissif comme ce dernier clin
d’oeil qui ne manque pas d’humour avec l’apparition des
instruments de musique blancs fabriqués en matière molle.
Après cette expérience sensorielle multiple, il nous a semblé difficile
de retrouver la simple, ordinaire et banale réalité.
Marie-Françoise Grislin
Représentation du 28 septembre au Maillon