#Lecturesconfinement : Jacob, Jacobi de Jack-Alain Léger par Morgan Sportès

Jack-Alain Léger est un écrivain dont j’aurais aimé faire l’éloge. Ce
pseudonyme qu’il avait choisi, définit assez bien son style très
enlevé, ironique, percutant (et profond donc). Il n’en était pas pour
autant – et pour son malheur – plus « léger » que l’air. Il s’est jeté
récemment du 11ème étage de son appartement, à Paris. La gravité
du monde, et des choses, sur lui, l’a donc emporté. Son roman que je
préfère est Jacob, Jacobi. Préfiguration de sa fin, l’auteur-narrateur,
au fond du désespoir s’y retrouve confronté dans les toilettes d’un
café (scène qui m’avait frappé) à une porte frappée de l’inscription «
SANS ISSUE ? » On sait donc quelle « issue ultime » il aura trouvé à
son aventure littéraire. Encore un bel écrivain auquel notre petite
république des lettres n’a pas su rendre hommage. Lisez encore La
gloire est le deuil éclatant du bonheur
 ou Ali Le magnifique. Il a écrit
beaucoup. C’est une sorte de Mozart du point de vue de la forme. Et
les plumitifs d’entonner :Trop de notes !
Morgan Sportès est écrivain, auteur
de nombreux ouvrages dont L’Appât
(Seuil) et Tout, tout de suite(Fayard),
Prix Interallié en 2011. Dernier livre
paru : Si je t’oublie (Fayard, 2019)
Jacob, Jacobi de Jack-Alain Léger
(Pocket)
par Morgan Sportès