#Lecturesconfinement : La Taupe rouge de Julian Semenov par Laurent Pfaadt

Préparez-vous à une plongée en eaux
troubles. Celles du Berlin de la fin de
la seconde guerre mondiale
gouvernée par le chaos où règnent
véritables et faux espions. Dans cette
atmosphère apocalyptique, le lecteur
suit la taupe rouge, Maxime Issaiev,
alias Max von Stierlitz, agent du
NKVD infiltré dans les plus hautes
sphères nazies. Sa mission : empêcher
un complot fomenté par les sbires
d’Himmler pour négocier une paix
séparée avec les Alliés qui nuirait à
Staline.

Cette réédition de ce classique de la littérature d’espionnage russe
est une véritable aubaine littéraire. Sous la plume de ce John Le
Carré soviétique qu’il convient sans attendre de redécouvrir,
véritable « cocktail de Hemingway, Saint-Exupéry et Georges Simenon
pimenté d’interrogations dostoïevskiennes »
 selon l’écrivain russe
Zakhar Prilepine qui signe la préface, les différentes intrigues de ce
grand jeu se déploient avec brio. Leurs acteurs se nomment Walter
Schellenberg ou Alan Foster Dulles. Grâce à un rythme qui ne faiblit
jamais et qui ferait une excellente série télé, Julian Semenov
accroche son lecteur sans lui laisser de répit. Ses chapitres
ressemblent parfois à des rapports secrets. Il faut dire que l’auteur
puisa directement à la source puisqu’il fut le protégé de Iouri
Andropov, chef du KGB devenu le maître de l’URSS. Stierlitz est un
personnage de la trempe littéraire de George Smiley ou de Bernie
Gunther. Le livre refermé, une seule question nous taraude : à quand
le prochain épisode ?

La Taupe rouge
de Julian Semenov (10/18)
par Laurent Pfaadt