#Lecturesconfinement : Pour l’amour de Beyrouth, collectif de trente-cinq personnalités sous la direction de Sarah Briand par Diane Mazloum

Si Pour l’amour de Beyrouth, le collectif
conçu par Sarah Briand en hommage
à Beyrouth suite à l’explosion du 4
août 2020, est un recueil de plusieurs
voix libanaises et françaises, il n’en
est pas moins un même et long cri
d’amour et de désespoir à l’encontre
de cette capitale mille fois malmenée,
mille fois revécue, pour reprendre les
termes de la poétesse Nadia Tueni. À
l’image d’une ville riche et contrastée
au point d’en devenir presque
insaisissable, ce livre regorge de
témoignages de différentes tailles, formes, verves et couleurs. Fût-il un poème ou un récit, une prière
ou une lettre, chaque texte ajoute une nouvelle facette à cette
capitale déjà si contradictoire, tout en y apportant, en retour, un
certain éclairage.
C’est un livre qui tout en donnant un avant-goût de la complexité
fascinante du Liban, laisse longtemps encore le goût persistant et
addictif du grand gâchis. On en sort la tête hantée, le cœur pressé,
broyé, mais le corps revitalisé d’une nouvelle énergie. Exactement
comme si on s’était laissé immerger dans Beyrouth.
Beyrouth, fille ou femme ? Féminine ou au masculin ?
Organique, chaotique, bruyante mais attachante comme un enfant,
d’une naïveté attendrissante, envoûtante, tour à tour charmant et
colérique, violent, cruel. Beyrouth, si petite mais insaisissable,
fuyante, duplice, incompréhensible, alors fantasmée, rêvée, devenue
désormais cauchemardesque, insupportable, à présent violée,
violentée, bientôt abandonnée, dépeuplée, voire occultée.
Pourquoi Beyrouth ? Parce qu’il fut un jour où Beyrouth concentrait
le meilleur de ce que l’Occident et l’Orient avaient à offrir, et
qu’aujourd’hui, Beyrouth concentre le meilleur comme le pire de ce
que peut offrir la race humaine.
Les bénéfices seront reversés à l’association OffreJoie qui travaille à
la reconstruction de la ville et panse les traumatismes de ses
habitants.
Diane Mazloum est une romancière libanaise, auteure de plusieurs
ouvrages dont une piscine dans le désert qui a figuré sur les listes des
principaux prix en 2020.

Pour l’amour de Beyrouth
, collectif de trente-cinq personnalités sous la direction de Sarah Briand (Fayard)
par Diane Mazloum