#Lecturesconfinement : White de Bret Easton Ellis par Jennifer Richard

Habituellement hermétique à la
plume de Bret Easton Ellis (ses
énumérations d’objets de marque
entrecoupées de pause cocaïne me
laissent de marbre), j’ai lu son essai
avec délectation. Il décrit la société
américaine élitiste et donneuse de
leçon, celle qui évolue le long des
côtes, dans les habitats privilégiés
d’un pays inégalitaire, celle dont on
trouve un équivalent à Paris, dans les
milieux artistiques et protégés des
tourments de la crise. Un portrait au
vitriol des bien-pensants, des
ayatollahs de la tolérance, des démocrates fondamentalistes, des
extrémistes du vivre-ensemble et des brunches au quinoa. On peut
ainsi lire ce texte comme s’il était écrit par un compatriote, et on
comprend que l’esprit bourgeois, socialement méprisant et
intellectuellement étriqué, ne connaît pas de frontières.
Jennifer Richard est romancière, auteur notamment de Il est à toi ce
beau pays
 (Albin Michel, 2018) et Le diable parle toutes les langues
(Albin Michel), à paraitre en janvier 2021

White
de Bret Easton Ellis (Robert Laffont)
par Jennifer Richard