Les veilleurs de Sangomar

Révélée avec Le ventre de
l’Atlantique
en 2003, Fatou
Diome dépeint dans son
nouveau roman le deuil d’une
jeune femme, Coumba, vivant au
large de la côté sénégalaise.
Coumba a perdu son mari Bouba
lors du naufrage du Joola, en
2002. Dans ces pages, la voix de
Fatou Diome retrouve ces
accents de conteuse africaine
hors pair faits d’images, de
métaphores et d’onomatopées
contagieuses. A la manière d’un
barde, l’auteure nous embarque sur ce Styx africain vers
Sangomar en compagnie de Coumba, cette Eurydice partie
retrouver son Orphée.

Mais surtout, elle nous entraîne dans cette peine qui, tel un
fantôme, plane au-dessus de Coumba et qui, jour après jour,
fabrique ces spectres et ces souvenirs qui ne cessent de hanter
ceux qui sont restés. Dans ce quotidien devenu torture
perpétuelle, Fatou Diome y glorifie la beauté de la vie et l’amour
des êtres qui nous sont chers.

Par Laurent Pfaadt

Fatou Diome, Les veilleurs de Sangomar,
Chez Albin Michel, 336 p.