L’étoffe du destin

D’un côté Christophe-Philippe
Oberkampf, le célèbre industriel
français inventeur de la toile de
Jouy au XVIIIe siècle et qui a sa
station de métro. De l’autre, Alina
Diop, migrante sénégalaise fuyant
l’excision et le terrorisme. Dans ce
roman où se croisent des
personnages qui n’ont, a priori,
aucun lien, Sébastien Palle a su
construire un merveilleux récit qui
parle non seulement d’immigration
mais surtout de cette formidable capacité qu’a chaque être humain
de se dépasser et de vaincre l’impossible pour transcender son
destin.

L’un comme l’autre sont des étrangers, des migrants. Oberkampf
l’Allemand et Alina l’Africaine arrivés en France au terme de périples
à risques. Malgré les murs érigés par une France bridée par un corps
social fermé ou des considérations racistes, ils n’ont pas renoncé.
Grâce à la beauté des mots de Sébastien Palle, descendant
d’Oberkampf, ils feront de leurs handicaps des forces qui, couplées à
une forme de génie, leur permettront de convaincre empereurs
d’hier et d’aujourd’hui. A l’heure du repli sur soi, le roman de
Sébastien Palle constitue non seulement une bouffée d’air salutaire
mais fait également œuvre de salubrité publique.

Par Laurent Pfaadt

Sébastien Palle, L’étoffe du destin,
Aux Editions Héloïse d’Ormesson,
352 p, 2019