Nouvelle formule au Maillon, une programmation semestrielle, la première allant de septembre à fin décembre, cela pour plus de souplesse et permettant de laisser se préciser les besoins et les envies. Une deuxième présentation sera donc nécessaire pour la suite et aura lieu en Janvier 2025.
Le visuel de la brochure nous présente des silhouettes aux contours flous mais vivement colorées, des tableaux qui attirent l’œil et nous intriguent à l’instar de ce que pose Barbara Engelhart, la directrice du Maillon dans son éditorial : « nous pensons que le sens de la culture est d’observer de près les choses sans pour autant les tirer au clair, les attirer vers des évidences trompeuses »
En parcourant le programme de cette première partie qui propose 11 spectacles, dont 1 création et 3 premières françaises « nous avons quelques repères à soumettre aux futurs spectateurs ».

Photo Jen Rosenstein
Tout commencera en musique par trois œuvres présentées en première française avec le Festival Musica à savoir : « All right good night » de Helgard Haug du collectif Rimini Protokoll et Barbara Morgenstern, un très beau texte émouvant sur la perte de soi accompagné par les musiciens du Zafraann Ensemble .
Ce même jour un oratorio du compositeur, chanteur et chef d’orchestre américain Ted Hearne « The source » qui évoque la lanceuse d’alerte Chelsea Manning qui révéla les agissements des américains pendant les conflits d’Irak et d’Afghanistan. Une approche musicale accompagnée de projections sur écrans géants.
Nous retrouvons Antoine Defoort, régulièrement invité au Maillon, avec son humour et son côté farfelu dans « Sauvez vos projets (et peut-être le monde) avec la méthode itérative », une sorte de spectacle-conférence à la manière de sa performance sur le droit d’auteur, particulièrement jouissive.

Retrouvailles aussi avec Nathalie Béasse accueillie plusieurs fois ici qui commence une résidence en vue de présenter « Velvet » qui fera, comme à son habitude, la part belle à l’imaginaire en puisant dans des livres sur la peinture et la photographie et sur ce matériau qu’est le velours, d’où le titre.
Rretrouvailles aussi avec Miet Warlop pour un concert dansé, une performance réjouissante et pleine d’humour intitulé « One Song » créé en 2023 au Festival d’Avignon
Du 21 nov. au 1er déc. PAYSAGE 4 sera consacré à Milo Rau, le nouveau directeur des Wiener Festwochen, créateur de la
« République libre de Vienne » un metteur en scène et réalisateur qui travaille à partir de réalités sociales et politiques et affirme que
« représenter la violence est un acte politique » Il nous proposera deux spectacles engagés à partir de deux mythes antiques qu’il réactualise et repolitise : « Antigone in Amazon » qui évoque le combat, la résistance, l’assassinat des « Sans terre » au Brésil Medea’s children qui croise l’histoire de Médée à partir d’un fait divers dramatique qui eut lieu en Belgique en 2007 avec l’assassinat de ses quatre enfants par leur mère.
Trois spectacles sont à voir en famille : « Bells and spells » de Victoria Thierrée Chaplin qui met en scène toutes sortes d’objets, et allie fantaisie, magie et humour.
« Hulul » dans lequel le metteur en scène Aurélien Patouillard s’inspirant d’un ouvrage pour enfants d’Arnold Lobel construit un spectacle où la comédienne Marion Duval devient un personnage loufoque, plein d’énergie qui pose d’étonnantes questions .
En clôture de cette demi-saison, mi-décembre, juste avant Noël
« Reclaim » de Patrick Masset se situe entre théâtre musique et cirque. A partir d’un rituel d’Asie centrale il crée pour cinq circassien-nes, deux violoncellistes et une chanteuse lyrique un magnifique spectacle qualifié de meilleur spectacle de cirque 2022-2023.
Une programmation attractive qui laisse présumer le meilleur pour la suite.
Marie-Françoise Grislin pour Hebdoscope