Mariss Jansons

Voilà plus d’un an, le
30 novembre 2019,
Mariss Jansons, l’un
des plus grands chefs
d’orchestre de la fin
du 20e et du début du
21e siècle, était
emporté par une
crise cardiaque. Trois
semaines plus tôt, il
donnait son dernier
concert à la tête de
cet orchestre qu’il
affectionnait tant, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, l’orchestre de la
radio bavaroise, à New York dans le magnifique écrin du
Carnegie Hall.

Avec Strauss et Brahms, Jansons avait choisi le répertoire
germanique. Le ton y est toujours juste, les équilibres sont parfaits,
notamment dans cette quatrième de Brahms où les cuivres donnent
une respiration très vivante. Quant à son Strauss, il est brillant. Pas
inventif mais intense tel qu’il devait l’être à l’origine. Il y a là la
marque d’une grande baguette, celle qui a côtoyé le grand
Mravinsky à Leningrad et qui a fait du Concertgebouw et du
Bayerischen Rundfunks, des phalanges musicales admirées et
acclamées. A l’image de cette symphonie de Brahms, Jansons
raconte plus qu’il n’interprète. Sa musique tisse un hymne à l’histoire
de cette musique qu’il servit admirablement, inscrivant là ses pas
dans ceux du grand Giulini qu’il est allé rejoindre dans notre
mémoire.

Par Laurent Pfaadt

Mariss Jansons, His Last Concert, Live at Carnegie Hall,
BR-Klassik