Mary Queen of Scots

La force d’un grand
film tient bien
souvent à sa
dramaturgie. Mais
celle-ci doit être
portée par une
grande musique.
Souvent de très bons
films ont été
massacrés par une
musique
inappropriée ou
volontairement
décalée. Rien de tel ici, bien au contraire. Grace à la puissance de sa composition, la
musique de Max Richter, compositeur issu du minimalisme,
influencé par Steve Reich notamment et rendu célèbre par sa
réinterprétation des Quatre Saisons de Vivaldi (DG, 2012),
transcende un film à la beauté stupéfiante.

Utilisant dès l’ouverture, un motif répété aux percussions, Richter
donne ainsi le ton, celui d’un récit épique qui avance lentement vers
la tragédie de la reine Marie d’Ecosse. La passion de Richter pour la
musique de la Renaissance est immédiatement perceptible.
Cependant, la grande force et la beauté de sa composition résident
dans sa capacité à la rendre contemporaine. Cela donne au final
quelque chose qui ressemble à l’Akhnaten de Philip Glass. Un récit
historique musical qu’on ne se lasse pas d’écouter et qu’y s’apprécie sans images.

Par Laurent Pfaadt

Max Richter, Mary Queen of Scots
Chez Deutsche Grammophon.