Minuit à Atlanta

Voici venu le temps de retourner dans l’Atlanta des années 50 avec
nos flics afro-américains favoris, Tommie Smith en tête. Six ans ont
passé, de l’eau a coulé sous les ponts d’Atlanta ou plutôt des
cadavres. Lassé, Tommie Smith a quitté son uniforme de flic pour
celui de reporter dans le principal journal noir de la ville, l’Atlanta
Daily Times. Et comme si le crime s’acharnait à ne pas le laisser en
paix, son directeur, Arthur Bishop est retrouvé mort. Accusé, Smith
mène alors l’enquête, d’autant que cette dernière intéresse
beaucoup de monde et au premier chef le FBI tandis que d’autres
traînent les pieds – toujours les mêmes, ces flics blancs qui n’ont
jamais accepté cette unité de flics noirs – ce qui est d’autant plus
suspect.

L’enquête ne sera pas de tout repos car les esprits s’échauffent dans
ce sud des Etats-Unis secoué par les violences raciales. Dans
l’Alabama voisin, à Montgomery, Rosa Parks vient de monter dans un
bus déclenchant un tourbillon de violences dans tout le pays. Au
centre de ce cyclone qui se répand, Tommy Smith, aidé de son ancien
chef, McInnis, flic blanc qui reflète à merveille la schizophrénie
américaine face au problème des droits civiques, avance dans cette
enquête périlleuse dont les innombrables ramifications réserveront
bien des surprises aux lecteurs.

Avec la maestria qui est la sienne, Thomas Mullen nous embarque
une fois de plus dans ce roman noir génial, tissant à foison les
fausses pistes en mêlant évènements réels et personnages fictifs.
Manipulation, haine éculée et mensonges, avec Minuit à Atlanta,

Thomas Mullen marche assurément sur les pas du grand Ellroy.
A lire également : Thomas Mullen, Temps noirs, Rivages noir poche, 528 p.

Par Laurent Pfaadt

Thomas Mullen, Minuit à Atlanta
Rivages noir, 352 p.