Modern theatres 1950-2020

Voilà un ouvrage qui devrait ravir amateurs de musique et passionnés d’architecture. Recensant les principales salles de concert de ces soixante-dix dernières années, le livre de David Staples accompagné des dessins et croquis de David Hamer voyage à travers le temps, les continents et les esthétiques. De la célèbre Philharmonie de Berlin signée Hans Scharoun en 1963 à l’opéra de Dubaï (2006) en passant par l’Elbphilharmonie de Hambourg et l’extraordinaire Matsumoto Performing Arts (2004), l’ouvrage est un véritable régal pour les yeux.

Tous les grands génies de l’architecture sont là : Frank Lloyd Wright (Kalita Humphreys Theater, Dallas, 1959), Frank Gehry (Walt Disney Hall, LA, 2003), Rem Koolhaas (Lucent Danstheater, The Hague, 1987) ou Zahia Hadid (Heydar Aliyev Center, Baku, 2012) entre autres. Leurs réalisations montrent ainsi que ces lieux de culture sont devenus, par leur impact urbanistique, des éléments-clés des villes modernes mais également des vitrines politiques.

Dans ce panorama exhaustif qui a nécessité un travail collectif de cinq années, David Staples signe plusieurs articles et notamment celui consacré au fameux opéra de Sydney, incroyable prouesse technique et considéré par l’UNESCO comme un « chef d’œuvre de la créativité humaine ». A l’inverse de l’opéra Bastille, « bâtiment mal-aimé du public » selon l’architecte et auteur, Michel da Costa Gonçalves. Enfin, le passionné de musique classique verra également, à travers ces pages, l’évolution de ces lieux de concert, de la traditionnelle « boite à chaussures » aux nouvelles constructions plaçant la scène au milieu du public, à l’image de cette Arena Stage de Washington (1961) qui, sous le crayon d’Harry Weese, allait révolutionner musique et urbanisme. Tout un programme donc.

Par Laurent Pfaadt

David Staples & David Hamer, Modern theatres 1950-2020
Aux éditions Routledge, 594 p.