mon amie Adèle

Sarah Pinborough, mon amie Adèle, Préludes, 416 pages, 2017

Voilà un livre qui devrait vous
causer, pour le meilleur comme
pour le pire, pas mal de nuits
blanches. Car, avec son intrigue,
l’histoire de ce page-turner donne
le sentiment qu’elle peut tous
nous arriver. Résumons la
situation : Louise, assistante
médicale tombe amoureuse de
son patron. Pour l’instant rien
d’exceptionnel. Sauf qu’il a une
femme, Adèle qui devient vite l’amie de Louise. Et comme dans
tout bon thriller, ceux que l’on croit connaître semblent
nettement plus complexes. C’est peu dire.

Et c’est bien ce qui arrive dans ce roman où les visages n’auront de
cesse de changer de masques si ce n’est les masques eux-mêmes
qui changeront de visages. Au final, on ne sait plus qui il faut
croire tant l’intrigue est rondement menée et surtout, le final se
révèle stupéfiant et pour ainsi dire d’une cruauté
particulièrement bien élaborée. Sarah Pinborough parvient dans
ce roman à disséquer avec bonheur toute la perversité de l’être
humain et sa capacité à inventer de terribles stratagèmes pour
parvenir à ses fins. Humain, trop humain aurait dit Friedrich
Nietzsche. Il ne se doutait pas combien il avait raison.

Laurent Pfaadt