Pour un christianisme intempestif

Quelle place pour le
christianisme au 21e siècle ? A
cette question, l’académicien
Michael Edwards tente
d’apporter un début de réponse
dans cet essai brillant qui tient
lieu, aussi bien de traité
philosophique que d’exégèse
biblique. L’auteur de Bible et
Poésie
(2016) en appelle ainsi à
reconsidérer le christianisme
non pas comme une doctrine ou
une somme de préceptes mais
bien plus comme une expérience
sensorielle où la foi par exemple doit être un savoir, celui qui
étymologiquement renvoie à cet état de l’esprit qui sait.

Chacun doit, en dehors de toute considération religieuse, c’est-à-
dire d’obéissance à un certain nombre de dogmes, revenir au
message premier de la Bible et des Evangiles pour reconstruire sa
relation personnelle avec Dieu. Chacun doit apprendre à «
délaïciser » son rapport à la religion, en renonçant à demander à
Dieu de devoir se justifier, de devoir offrir des preuves de son
existence et à vouloir rationaliser son  message. C’est, selon
Michael Edwards, l’unique voie pour redonner une pertinence au
message du Christ et permettre aux hommes, en ces temps
d’inquiétude, de retrouver un sens à leurs vies.

Par Laurent Pfaadt

Michael Edwards, Pour un christianisme intempestif,
Editions de Fallois, 180 p.