Roberto Forès Veses

L’orchestre national
d’Auvergne gagne
indiscutablement à
être connu comme
en témoigne ce
disque d’une
profonde densité
consacré à deux
compositeurs
majeurs de la
seconde école de
Vienne (Berg,
Webern) et à Franz
Schreker. Avec
l’exigeante suite lyrique de Berg comme point d’orgue, l’orchestre,
sous la conduite de son chef, Roberto Forès Veses qui, depuis son
prix au concours Svetlanov en 2007, n’a eu de cesse de confirmer
son talent et de l’insuffler aux orchestres qu’il a conduit, confirme
toute sa qualité d’interprétation.

Dans cette pièce emblématique de la période dodécaphonique
d’Alban Berg, l’orchestre est resté fidèle à la nature originelle de
l’œuvre, à savoir le quatuor à cordes pour en tirer, avec ses cordes
tranchantes, haletantes, toute la quintessence. Grâce à une
magnifique prise de son, cette interprétation plonge
immédiatement l’auditeur dans la noirceur mélodieuse de cette
queue de comète mahlérienne. La lumière viendra de Webern dont
le Langsamer Satz apporte une douceur inouïe sans pour autant
verser dans un pathos qui la caricaturerait. Avec Schreker et ses
magnifiques violoncelles en guise d’apothéose, l’orchestre national
d’Auvergne nous a, pour quelques temps, transporté dans la Vienne
du début du 20e siècle. En attendant Strauss…

Par Laurent Pfaadt

Berg-Webern-Schreker, Orchestre national d’Auvergne,
Roberto Forès Veses
Chez Aparté