Stabat Mater

Compositeur prolifique, Arvo Pärt a fait évoluer son œuvre vers plus
de religiosité depuis sa conversion à la religion orthodoxe au début
des années 1970 et qui culmina avec son Stabat Mater en 1985.
Regroupées dans cet enregistrement, ces quelques œuvres
permettent ainsi de s’imprégner de cette écriture musicale
emprunte d’un mysticisme et d’une spiritualité que seuls les grands
génies de la musique classique ont réussi à produire.

D’une beauté absolument stupéfiante, les pièces ainsi interprétées
donnent le sentiment d’une immense prière, d’un lien direct entre
l’auditeur et Dieu. Si son célèbre Fratres, toujours exprime encore
une forme de contemplation presque cinématographique, la Sindone
témoigne quant à elle d’une profonde douleur accentuant ainsi une
religiosité marquée de la violence du jugement dernier. Avec cette
interprétation absolument ciselée, le Münchner Rundfunkorchester,
déjà auteur d’un Miserere de toute beauté (BR Klassik, 2021) et placé
pour l’occasion sous la direction d’Ivan Repušić, se mue en véritable
coryphée de l’esprit d’un compositeur devenu d’ores et déjà un
classique. Il parvient ainsi à transposer avec clarté et subtilité
l’extrême dépouillement harmonique d’Arvo Pärt, notamment dans
ce Stabat Mater explosant de lumière et de mysticisme. Un chef
d’œuvre absolu.

Par Laurent Pfaadt

Arvo Pärt, Stabat Mater, Münchner Rundfunkorchester,
dir. Ivan Repušić,
BR Klassik