Une saison au paradis

Un magnifique ouvrage revient sur l’épopée européenne victorieuse de l’Olympique de Marseille

Alors que le monde entier a les yeux tournés vers la coupe du monde au Qatar et que ceux des Français espèrent un troisième sacre, ces mêmes yeux ont admiré il y a trente ans, l’Olympique de Marseille dans sa quête vers le seul sacre européen d’un club français.

L’ouvrage signé Thierry Agnello, coordinateur à la direction marketing et médias de l’Olympique de Marseille et auteur de nombreux livres sur son club de coeur revient sur cette aventure à grands renforts de photos et d’archives qui immédiatement ressuscitent nos plus beaux souvenirs. Lorsque s’ouvre la saison 1992-1993, l’OM, champion de France en titre, lorgne vers un titre européen qui lui a injustement échappé lors de la finale 1991 face à l’Etoile rouge de Belgrade et reste sur une élimination prématurée l’année suivante face au Sparta Prague. Quelques mouvements ont marqué l’intersaison. Chris Waddle, l’insaisissable dribbleur a rejoint son Angleterre natale et Jean-Pierre Papin est allé grossir l’effectif du Milan AC pensant y trouver le Graal, tandis que l’OM a accueilli le vétéran allemand Rudi Völler, champion du monde avec l’Allemagne en 1990 et l’intraitable défenseur nantais Marcel Desailly.

Si les premiers pas de l’aventure européenne de Marseille sont des formalités contre le modeste club nord-irlandais de Glentoran, corrigé 8-0 puis contre le Dinamo Bucarest, les deux groupes de quatre où seul le vainqueur accède à la finale, s’annoncent plus relevés. Les olympiens se retrouvent ainsi avec le CSKA Moscou, tombeur du tenant du titre, le FC Barcelone, le Club Bruges et les Glasgow Rangers du redoutable Mark Hateley qui connaît bien l’OM pour l’avoir affronté avec Monaco.

Sous la houlette de « Raymond la science », le Belge Raymond Goethals, l’attaque croato-allemande bien servie par « l’autre Pelé » ghanéen dont les deux fils joueront des années plus tard pour l’OM fait des miracles. Alternant les portraits, de Didier Deschamps « le gagneur » à Jean-Philippe Durand ou Eric di Méco « le minot devenu légende », Thierry Agnello nous emmène ainsi dans les vestiaires et sur les différentes pelouses de ce groupe A, à Ibrox Park sous une pluie glaciale ou au Vélodrome face au CSKA Moscou. Ce 17 mars 1993, Frank Sauzée, général en chef de la Grande Armée marseillaise, expert en mines et canonnades, infligea avec son hat-trick une véritable bérézina à l’équipe moscovite. Un mois plus tard, à Bruges, l’OM scellait dès la 2e minute son destin et une nouvelle finale. « Je me rappelle parfaitement la fin de la rencontre. Nous avions tous la tête à Milan » se souvient Jean-Christophe Thomas, milieu de terrain.

La suite, tout le monde la connaît et le livre revient longuement sur le match de Munich, sur la mise au vert de l’équipe et la ferveur qui monta dans la cité phocéenne. Corner pour l’OM à la 44e et coup de tête magistral de Basile Boli. Le Milan AC de Baresi, Ancelotti (qui alignera plus tard comme entraîneur avec le Real quelques Champion’s league), d’un Papin parti trop tôt et d’un Van Basten qui jouait sans le savoir son dernier match, ne s’en remit jamais.

Restait au capitaine Didier Deschamps à brandir la coupe aux grandes oreilles. Dans celles-ci, notre sélectionneur y entendait déjà l’écho d’autres victoires. Mais cela est une autre histoire.

Par Laurent Pfaadt

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Pour tout connaître de l’OM : Dictionnaire officiel de l’Olympique de Marseille, nouvelle édition, Hugo Sport, 2022