Villégiature russe à San Sébastian

TemirkanovLa Quinzaine musicale rendra hommage aux grands compositeurs et interprètes russes.

Il y a près d’un siècle, dans le casino de San Sebastian, se côtoyaient tous les grands noms de la politique et de la musique russe. On pouvait y croiser Léon Trotski ou la compagnie des ballets russes. La Quinzaine musicale a décidé cette année de célébrer cet héritage en axant sa programmation sur les grands interprètes et les grands œuvres du répertoire russe.

Ainsi, Yuri Temirkanov et l’Orchestre philharmonique de Saint Pétersbourg, héritiers d’Evgueny Mravinky et de l’Orchestre philharmonique de Leningrad seront présents deux soirées pour des concerts consacrés à Maurice Ravel, autre célèbre pensionnaire du casino de San Sébastian (Ma mère l’Oye) et Elgar le 17 août, et surtout à Serge Prokofiev (18 août). Les suites tirées du ballet Roméo et Juliette, qui fut en son temps joué par les ballets russes, ainsi que sa cantate Alexandre Nevski que Temirkanov et l’Orchestre philharmonique de St Pétersbourg réorchestrèrent pour grand orchestre seront au programme du concert du 18 aout qui constituera à n’en point douter l’un des moments phares de cette quinzaine. Le chœur Orpheon Donostiarra accompagnera comme à l’accoutumé cet illustre invité.

De Prokofiev, il en sera également question en ouverture de la quinzaine avec sa première symphonie dite classique interprétée par le Mahler Chamber Orchestra sous la conduite de Manfred Hohneck, actuel directeur musical de l’Orchestre symphonique de Pittsburgh. Des grands symphonistes russes, il ne manquait que Tchaïkovski qui clôturera la quinzaine avec sa quatrième symphonie sous la baguette de Vasily Petrenko à la tête de l’Orchestre symphonique d’Oslo.

Ce magnifique hommage sera complété par un récital de Grigori Sokolov, l’un des plus grands pianistes vivants, au théâtre Victoria Eugenia, le 10 août, qui devrait rester dans toutes les mémoires. Le soliste dominera une phalange de jeunes prodiges qui ont déjà fait leurs preuves sur les scènes du monde entier comme Till Fellner dans Beethoven (1er août), Javier Perianes dans Ravel (17 août) ou les violonistes Kristof Barati (Bartók) et Vilda Frang (30 août), cette dernière étant attendue avec impatience dans le concerto de Brahms. De ce dernier, l’interprétation du Requiem allemand par l’Orchestre de la radio de Cologne sous la férule de son chef, Jukka-Pekka Saraste sera également très attendu. Il répondra au Requiem de Mozart donné quelques semaines plus tôt.

Bien entendu, comme il est de coutume lors de la Quinzaine musicale, l’opéra ne sera pas oublié avec une Tosca de Puccini. Cette production espagnole qui a triomphé au théâtre Liceu à Barcelone et à Séville ravira certainement passionnés et curieux. Enfin, l’éclectisme propre à ce festival qui reste l’un des plus anciens d’Europe et demeure en tout point unique, permettra à tous les amoureux du flamenco (20 août) et de la musique classique basque en compagnie de son plus illustre représentant, José Maria Usandizaga (22 août), de revenir avec des souvenirs par dizaines.

L’Océan atlantique aura bel et bien des reflets de Mer noire durant cette Quinzaine musicale qui s’annonce une fois de plus passionnante.

La Quinzaine musicale (1er-30 août 2015)

Retrouver l’intégralité de la programmation ainsi que les informations pratiques sur : www.quincenamusical.eu

Laurent Pfaadt