---

A Paris, Lisbonne, New-York ou encore Tokyo, de nombreuses expositions ont mis en valeur le génie créatif de René Lalique bijoutier. Pourquoi en consacrer une nouvelle à cette thématique ? D’abord parce que les bijoux de cet artiste sont extraordinaires. Plus d’un siècle après leur création, ils suscitent toujours la fascination. Ensuite, parce qu’aborder le travail du bijoutier permet de mieux comprendre son imaginaire et sa façon unique de concevoir des œuvres d’art totales. Enfin parce que nos visiteurs attendaient une telle exposition depuis 2011, année d’ouverture du musée.

Pourquoi aujourd’hui seulement ? Parce qu’il ne s’agissait pas simplement de proposer une exposition de plus. Bien sûr, j’avais l’ambition de rassembler des œuvres exceptionnelles. Mais plus encore, je souhaitais de trouver un axe différent, apporter un regard nouveau.

J’ai la chance, en tant que directrice et conservatrice de ce musée, de pouvoir étudier de près les bijoux de Lalique, de les manipuler. Ce faisant, j’ai l’opportunité d’observer son sens du détail, la qualité et la minutie de son travail. L’idée première était donc de partager cette émotion avec le visiteur. Le contact direct avec les œuvres n’étant pas envisageable pour des raisons évidentes de sécurité et de conservation préventive, la photo et la vidéo se sont très vite imposées.

En corollaire, il me semblait intéressant d’aborder le processus créatif et la fabrication. Cela passe par les sources d’inspiration, le rôle du dessin, le choix des matériaux, le soin apporté à l’exécution avec souvent un travail en recto-verso, la manière dont certains motifs sont déclinés…

Enfin, un autre sujet me taraude depuis longtemps : celui du port du bijou. Je souhaite en effet donner à comprendre comment étaient portés un collier de chien ou une bayadère, expliquer à quoi servaient des boutons de manchette ou une épingle à cravate. Le lien entre bijoux et mode me semble également intéressant en ce
qu’il constitue une autre façon de se plonger dans une époque.

Le titre de l’exposition, quant à lui, est une citation d’Emile Gallé, autre grand nom de l’Art nouveau, qui saluait le génie créatif de Lalique dès 1897. Ses contemporains en effet ne s’y sont pas trompés et ont quasi unanimement mis en exergue son talent, en témoignent les nombreuses références à des critiques d’Art de
l’époque qui émaillent à la fois les textes et le parcours.

Véronique Brumm-Schaich
Directrice et conservatrice du musée Lalique

INFOS

Musée Lalique
Rue du Hochberg
F. 67290 Wingen-sur-Moder

Tél. +33 (0)3 88 89 08 14
info@musee-lalique.com
www.musee-lalique.com