Elles portent son nom. Des rues, des places et des écoles par milliers en France. France, c’est d’ailleurs son nom, celui d’un pays qu’il a fait rayonner dans le monde entier avec notamment son Prix Nobel de littérature obtenu en 1921. Un nom immortalisé à jamais au fronton de la littérature française grâce notamment à l’un des plus grands romans français. Immortel, Anatole France le fut assurément à partir de 1896 sous la coupole puis dans la culture française.

Les dieux ont soif est un livre à ranger aux côtés des Misérables de Victor Hugo et des Justes de Camus. Un livre qui a profondément influencé de nombreux écrivains, de George Orwell à Evgueni Zamiatine en passant par Pierre Michon et ses Onze et Joseph Conrad qui voyait en lui un « prince de la prose ».
Car à y regarder de plus près, Les dieux ont soif est une fresque à plusieurs titres. Historique évidemment de cet épisode sanglant de la révolution française, constituant, comme le rappelle le poète et chercheur au CNRS, Guillaume Métayer, dans sa préface, cette « inévitable bascule des plus grands idéaux politiques dans le sang ». Mais aussi une fresque psychique où comment l’Histoire peut amener des hommes normaux à devenir des tyrans sanguinaires. Fresque littéraire enfin où le tourbillon des mots d’Anatole France tranchent comme une guillotine les esprits et les cœurs de ses personnages et en premier lieu un Evariste Gamelin inoubliable.
Par Laurent Pfaadt
Anatole France, Les dieux ont soif
Chez Calmann-Levy, préface de Guillaume Métayer, 300 p.