Après l’histoire de Valentina et toujours dans le cadre des « Galas » qui invitent, selon la volonté de Caroline Guiela Nguyen, des acteurs non professionnels à venir se produire sur scène, le TNS nous propose de suivre le parcours d’Amir, un jeune noir en recherche de ses origines, une histoire écrite par Claire Lasne Darcueil d’après des documents recueillis auprès de la population régionale.

Au cours d’une conversation téléphonique dans le train qui le ramène à Strasbourg, Amir (Salif Cissé) apprend d’une vieille dame, Liliane, qu’il est peut-être son arrière-petit-neveu. Il en demeure surpris et interrogatif, car cette dame a la peau blanche alors qu’il est noir. II aimerait et elle aussi que cette possibilité se transforme en certitude, d’autant qu’un certain test ADN qu’il a fait réaliser illégalement donnerait à penser que ses origines pourraient être alsaciennes. C’est ce qu’il explique à la personne qu’il est venu consulter pour tenter de remédier à la détresse qui le gagne en raison de cette obsession concernant cette recherche du père. Son écoute le réconforte, elle devient une amie, plus tard son amoureuse. (Lisa Toromanian)
Mais avant d’en arriver là, il aura l’occasion de rencontrer une foule de gens car pendant qu’il va et vient toujours désemparé, le spectacle se construit autour d’une population nombreuse et animée qui envahit le plateau et se veut la représentation des habitants de la région parmi lesquels se trouve peut-être le père inconnu.
Jeunes et plus âgés, hommes et femmes se croisent, se mêlent, se prêtent par moments à des mouvements de danse, montrant ainsi sur ce plateau nu, l’intensité de la vie, sorte de contrepoint à l’embarras d’Amir qui, au milieu d’eux , et se sent quelque peu pris au dépourvu. (Il est à noter que c’est Kaori Ito et Léonor Zurfluh qui ont chorégraphies la mouvance des corps pour que chacun et ensemble produisent cet effet harmonieux et joyeux.)
Pour faire réagir Amir et le sortir de son désarroi son amie lui fait remarquer qu’il est loin d’être le seul à se pencher sur son passé, c’est le prétexte à faire défiler nombre de personnes venant évoquer des souvenirs d’enfance, certains drôles , d’autres, touchants comme il se doit, tous s’appliquant à en faire des récits pleins d’authenticité, car ce n’est pas rien de devenir acteur de sa propre vie !
Arrive enfin celui qui raconte la nuit merveilleuse qu’il passa au cours de sa jeunesse, sous une tente en compagnie d’une charmante jeune fille qu’il n’a jamais revue. Ce récit corrobore celui que détient Amir de sa propre mère. Il comprend alors qu’il vient de retrouver son père. Un happy end attendu déclenchant l’enthousiasme de tous les participants.
Marie-Françoise Grislin pour Hebdoscope
Représentation du 30 avril au TNS