Hochschule für Musik Karlsruhe CampusOne – Schloss Gottesaue Wolfgang-Rihm-Forum
ALEPH Gitarrenquartett
Andrés Hernández Alba
Tillmann Reinbeck
Wolfgang Sehringer
Christian Wernicke
SAM•ComputerStudio der Hochschule für Musik Karlsruhe,
Klangregie
Hans-Peter Jahn, Moderation
Dominika Szope, Leiterin des Kulturamtes der Stadt
Karlsruhe: Grußwort
Prof. Dr. Matthias Wiegandt, Rektor der Hochschule für
Musik Karlsruhe: Grußwort
Uraufführungen von Birke Bertelsmeier, Ludger Brümmer,
Huihui Cheng, Arturo Fuentes, Irene Galindo Quero,
Zeynep Gedizlioğlu, Malte Giesen, Núria Giménez-Comas,
Sara Glojnarić, Georg Friedrich Haas, Alberto Hortigüela,
Markus Hechtle, Manuel Hidalgo, Nikolaus A. Huber, Peter
Jakober, Jens Joneleit, Bernhard Lang, Sophie Youjung
Lee, Yunseck Lee, Yangkai Lin, Jörg Mainka, Helmut
Oehring, Jaime Reis, Franz Ferdinand August Rieks, José
María Sánchez-Verdú, Martin Smolka, Mathias Spahlinger,
Lisa Streich, Erika Vega, Gerhard E. Winkler, Fredrik Zeller.
Le musée du Louvre a invité
son homologue napolitain. Une occasion unique de contempler quelques grands
chefs d’œuvre de la peinture européenne.
« A force de palais et de
souverains installés dans le golfe, la ville est plutôt monarchiste que
républicaine. Elle a besoin d’une reine ou d’un roi, mais seulement le
dimanche. Les jours ouvrables, elle se gouverne toute seule, intolérante aux
hiérarchies » note ainsi le célèbre écrivain italien Erri de Luca,
dans son portrait de Naples qui figure en ouverture du magnifique catalogue qui
accompagne l’exposition et tient lieu de véritable voyage pictural dans cette
cité italienne à nulle autre pareille.
De portraits, il en est
d’ailleurs question dans la très belle exposition que consacre le musée du
Louvre à son éminent invité transalpin, le musée de Capodimonte, venu avec
quelques-unes des plus belles toiles de l’art européen. Car à la grande table
que l’institution parisienne lui a dressé dans la Grande Galerie, comme un
souverain invité dans celle des glaces de sa royale cadette, quelques places de
choix ont été réservées aux grands maîtres que sont Léonard de Vinci ou Raphaël
et leurs merveilleux cartons tirés des fresques des palais de Mantoue et du
Vatican notamment ce Moïsedevant le buisson ardent de toute
beauté. Le pape, celui du Titien avec son fameux Portrait dePaul III
avec ses petits-fils a même fait le déplacement et n’est pas venu seul puisqu’il
est accompagné du Clément VII d’un Sebastiano del Piombo relégué cependant au
milieu de l’auguste galerie. Eh oui, n’est pas Titien qui veut même si on sent
chez ce dernier une petite pointe de jalousie de ne pas être l’objet de toutes
les attentions de ces agapes touristiques, les visiteurs préférant La
Flagellationdu Christ d’un Caravage offrant d’émouvantes
retrouvailles entre le fils et sa mère avec La Mort de la Vierge, l’une
des fiertés du Louvre.
Ceux de moindre renommée mais non
de qualité inférieure, qui ont pris place en bout de table, ont trouvé des
homologues avec qui converser. L’exposition ainsi disséminée dans la Grande
Galerie justifie sa pertinence : celle d’offrir un dialogue entre des
Ribera, des Preti ou des Apollon et Marsyas notamment d’un Luca Giordano,
artiste en vogue de cet été pictural qu’il fallait avoir à sa table. Le
visiteur a ainsi le sentiment de revenir dans quelques ateliers napolitains
pour découvrir des similitudes, des techniques avant que ces chefs d’œuvre ne
s’envolent, à travers les vicissitudes de l’Histoire, de part et d’autre des
Alpes. Le Saint Jérômeet l’ange du jugement d’un Ribera figurant
un saint au corps vieillissant ou le Saint Nicolas en extase d’un Preti avec
ses variations de blancs et de gris méritent assurément le détour. Nous
reprendrons bien volontiers un peu de poissons de Giuseppe Recco ou de Parmesan
surtout quand celui-ci vous est donné par la magnifique Antea.
Pour autant, il était à prévoir
que même les strapontins de ce dîner pictural seraient convoités. Y viendraient
s’assoir rois et maréchaux français et notamment le plus napolitain d’entre eux,
Joachim Murat dont le portrait équestre d’Antoine Gros, rappelle, après les
Farnèse et des Bourbons peints par l’espagnol Anton Raphael Mengs, que Naples
fut une cité européenne en même temps qu’une ville monde, tant artistique que
politique.
Vient alors le dessert forcément éruptif aux couleurs éclatantes et pimentées à faire rougir Lucrèce ou à draper la Judith d’Artemisia Gentileschi lorsque cette dernière s’apprête à découper ce dernier et non la tête d’Holopherne pour régaler nos yeux et nos papilles. Une magnifique exposition donc à voir et à revoir pour apprécier telle œuvre, tel détail, croiser le regard de Giulio Claro du Greco ou celui, apeuré de l’Abel de Spada. Une exposition pareille à un dîner où la curiosité comme l’appétit s’avèreront forcément insatiables.
Par Laurent Pfaadt
Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte, Musée du Louvre, jusqu’au 8 janvier 2024
A lire le merveilleux catalogue de l’exposition :
Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte, Louvre
éditions, Gallimard, 320 p.
Ainsi que les romans d’Erri di
Luca regroupés dans Itinéraires, le volume de la collection Quarto de
Gallimard