Imperator, une histoire des empereurs de Rome

Les lecteurs français ont découvert Mary Beard, professeur de littérature ancienne à Cambridge puis à la Royal Academy of Arts à l’occasion de la parution de son best-seller SPQR où elle évoquait, de sa plume vivante et addictive, l’histoire de la ville de Rome. Elle revient avec ce nouveau livre proprement impérial pour nous narrer les vies de ces empereurs qui ont présidé aux destinées de cette même ville de Rome. Il serait injuste de voir dans ce livre une simple galerie de portraits allant de Jules César au dernier représentant de la dynastie des Sévères (44 avant J-C – 235 apr. J-C). Brisant ainsi le marbre qui les fige depuis plusieurs millénaires, Mary Beard se demande ce que cela signifie qu’être empereur. Ainsi, en s’attachant à leurs goûts alimentaires, leur sexualité, leur travail et leurs phobies, l’historienne humanise ces personnages, les rendant profondément attachants à un lecteur qui ne peux plus lâcher ce livre.

« Vous trouverez moins de psychopathes dans Imperator que ce à quoi les représentations cinématographiques de la Rome impériale vous ont sans doute habitués » écrit-elle à juste titre. Convoquant œuvres d’art notamment sculptures, bas-reliefs mais également historiens d’époque comme Suétone et Tacite, l’autrice puise également dans une littérature plus contemporaine (Marguerite Yourcenar ou Neil Gaiman par exemple) pour débarrasser ces empereurs de leurs oripeaux hagiographiques. Se dégagent alors des êtres tantôt stupides, tantôt brillants. Des incapables, des fous ou de réels hommes d’État. Des types normaux quoi.

Par Laurent Pfaadt

Mary Beard, Imperator, une histoire des empereurs de Rome, traduit de l’anglais par Souad Degachi et Maxime Shelledy
Aux éditions du Seuil, 528 p.