Le Comte de Monte-Cristo par Nicolas Bernard
Plus que mon Dumas préféré, mon roman préféré ! Comment ne pas vibrer devant l’incroyable destinée d’Edmond Dantès, victime innocente d’une trahison perfide, revenu d’entre les morts sous les traits d’un mystérieux aristocrate, détenteur d’une fortune aussi démesurée que sa rancœur ? Dumas ne cesse de nous surprendre : on croit démarrer une aventure maritime, on embraye sur une injustice politique, avant d’être jeté dans le roman carcéral, qui se transforme en récit d’évasion, puis en chasse au trésor, en attendant la vengeance elle-même, mécanique froide de destruction pure – c’est-à-dire qu’elle n’épargne rien, pas même les enfants. Au rythme effréné de ce jeu de massacre, le lecteur se prend à douter : Dantès n’a-t-il fui son cachot que pour se murer dans la haine ? C’est de soi-même qu’il faut parfois s’évader, pour mieux se retrouver, semble nous dire Dumas. Intemporel.
Nicolas Bernard est avocat et écrivain.
Dernier livre paru : Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944, Histoire d’un massacre dans l’Europe nazie,
aux éditions Tallandier, 400 p.