Festival Musica, Kaija Saariaho

Kaija Saariaho, l’invitée d’honneur

Après la représentation de son magnifique opéra « Only the sound remains » plusieurs œuvres de la compositrice finlandaise nous ont été proposées dont la projection d’« Innocence » son dernier opéra créé au Festival d’Aix-en- Provence en 2021, suivi d’un concert intitulé « Kaija dans le miroir » où ses amis musiciens  lui rendent hommage en reprenant certaines de ses œuvres.


Enfin ce sera le très beau concert « Eblouissements » donné par l’orchestre national de Metz Grand Est .

Un concert organisé de façon intelligente, les deux œuvres de Kaija Saariaho étant entourées par celles de deux compositrices. En ouverture, une pièce d’Olga Neuwirth « Coronation V : Spraying sounds of hope”. Ecrite pendant le confinement, les vents et les percussions lui impliquent un côté un peu martial, genre marche dérisionnée.

 C’est alors que vient à être jouée « Trans » de Kaija Saariaho, un concerto pour harpe qui nous donne l’occasion de découvrir un célèbre harpiste Xavier de Maistre. Son jeu très subtil est soutenu discrètement par un orchestre particulièrement bien dirigé par David Reiland qui laisse toute la place au soliste. Après un premier mouvement où l’emporte la limpidité des sons de la harpe, ceux-ci se font plus graves pour, dans le troisième mouvement face à l’orchestre bourdonnant se faire plus répétitifs puis à peine audibles avant une dernière reprise.

Après l’entracte c’est « Verblendungen », pièce écrite par Kaija en1984 que l’orchestre entame avec fougue, saturant l’espace avec le martèlement de la grosse caisse. Puis tout redevient fluide sans heurt, sans précipitation, une musique harmonieuse avec parfois quelques grondements souterrains. Bientôt tout s’efface imperceptiblement dans de discrets tapotages.

Nous aimons la musique de cette compositrice qui réussit toujours à toucher notre sensibilité et à laisser vagabonder notre imaginaire.

Le concert s’achève avec une œuvre en création mondiale de la compositrice italienne Clara Iannotta, bien dans l’esprit de ce concert « Darker Stems » évoquant, à travers des sons contrastés, mélangés, où prennent place des raclements, des sons aigus de scie musicale, des tapotages sur boîtes en carton, les périodes difficiles traversées par la compositrice.

 Un grand moment musical avec des interprètes de haut niveau.

Marie-Françoise Grislin

Le 22 septembre à la Cité de la musique et de la danse.