Portrait sensible et passionné de Charles Leclerc, pilote de la Scuderia Ferrari
Ce weekend, pour la deuxième édition du grand prix de Miami, Charles Leclerc aura très certainement à cœur de prendre sa revanche sur Max Verstappen, double champion du monde de formule 1. Car lui aussi aspire à devenir champion du monde. Toute sa vie semble tournée vers cet objectif comme le montre la biographie que lui consacre Rémi Boudoul.

crédit : IMAGO/Motosport images, IMAGO/Steven Tree
Il faut dire que Verstappen et Leclerc, appelés à dominer dans les prochaines années la Formule 1, se connaissent depuis longtemps. Hier en karting, aujourd’hui en F1, on ne compte plus les courses où les deux pilotes se sont affrontés. Issu d’une famille où l’on vit pour le sport automobile, le jeune Charles Leclerc naît le 16 octobre 1997. Sa rencontre avec un ami de son père, Philippe Bianchi et son fils Jules, futur pilote de F1 et parrain du jeune Charles, décida de son avenir.
Progressivement, Charles Leclerc gravit alors tous les échelons de la discipline reine du sport automobile : champion de GP3 puis de Formule 2 en 2017 devant des pilotes installés dans les plus prestigieuses monoplaces du paddock comme Lando Norris (McLaren), Alex Albon (Williams) et Nyck de Vries (Alpha Tauri), Charles Leclerc est recruté par l’équipe Sauber-Alfa Romeo en 2018 alors dirigée alors par le français Frédéric Vasseur, aujourd’hui patron de la Scuderia Ferrari. Rémi Boudoul nous relate cette ascension fulgurante marquée par les décès de Jules Bianchi et surtout de son père Hervé Leclerc. Charles va cependant être transformé par ces épreuves. « C’est comme si la perte de son père ainsi que celle de Jules avaient eu la magie de déclencher chez lui la montée d’une nouvelle force, aux fondations plus solides et puissantes que celles qui habitent les autre pilotes » écrit ainsi Rémi Boudoul.
Avoir la force. Comme un Jedi dans Star Wars auquel l’auteur compare le pilote. La force de marquer ses premiers points à l’occasion de son deuxième grand prix, à Bakou en Azerbaïdjan. Déjà les yeux du cheval cabré semblent fixer cet intrépide cavalier, rêvant de victoires, ce cheval qui n’a pas hésité à se séparer d’autres cavaliers, fussent-ils champions du monde, pour faire de la place dans ses rouges écuries à celui qui avait, quelques années plus tôt, intégré la Ferrari Driver Academy.
Non seulement Charles Leclerc dompta l’étalon mais il le chevaucha avec fougue pour sa première pole position et son premier podium au Grand prix de Bahreïn, l’un des focus du livre, le 31 mars 2019. Puis pour sa première victoire, à Spa Francorchamps trois mois plus tard avant d’offrir aux millions de tifosis du monde, une semaine plus tard, dans l’antre de Ferrari à Monza, une victoire dans ce palio des temps modernes, un triomphe qui fuyait la Scuderia depuis onze ans. Ce jour-là écrit Remi Boudoul, il « est passé en l’espace de cinquante-trois tours du statut de champion en devenir à celui d’icône dans le cœur des tifosis » alimentant ainsi une « leclercmania » qui a très vite conquis la planète entière.

S’il est devenu le « Roi Charles », le pilote monégasque a aussi appris à ses dépens que nul n’est prophète en son pays après cette victoire qui lui tendait les bras à Monaco en mai 2021 et qui s’est dérobée à lui, la faute à cette maudite boîte de vitesses. Malgré la domination des taureaux Red Bull cette saison, ces seigneurs Sith de la F1, le cheval cabré de Maranello n’a pas dit son dernier mot. Et devant ces milliers d’Italiens de Miami, il s’apprête une nouvelle fois à rugir en compagnie de son illustre cavalier. Et si, comme le rappelle l’auteur, Miami allait marquer le retour du Jedi ?
Par Laurent Pfaadt
Rémi Boudoul, Charles Leclerc, le prodige,
Chez City Editions, 288 p.