Cortès Tome 2 – le Cœur du monde unique

On avait quitté Cortès et les membres de son expédition lors de la rébellion de Tenochtitlan qui faisait suite au massacre du Grand Temple par les troupes de José de Alvarado, le 22 mai 1520. Hernan Cortès était alors absent. A son retour, il découvrit le chaos et des Aztèques bien décidés à chasser les conquistadors. Un chaos magnifiquement retranscrit dans cette deuxième partie de la BD que Christian Chavassieux et Cedric Fernandez consacrent au célèbre conquistador.

Grâce à un scénario bien en place toujours narré par La Malinche, appelée tantôt Malintzin ou Dona Marina, la compagne de Cortes qui lui donna un fils, le récit avance comme un sillon tracé entre les deux fanatismes, espagnol et aztèque, comme un sentier vers ce nouveau monde, cette nouvelle civilisation à venir. Cette dernière se matérialisera dans ce cœur du monde unique, celui du fils de Cortès et de la Malinche. Un nouveau monde tout en fureur et en mouvement, aux couleurs éclatantes, aux reflets de feu et de sang dans ces batailles terribles, de bleus et de verts dans ces costumes et parures aztèques de toute beauté.

Avançant vers le dénouement de la conquête de l’empire aztèque avec la prise de Tenochtitlan, le 13 août 1521 qui deviendra bientôt Mexico, les auteurs parviennent à construire un Cortès ambivalent, à la fois cruel et magnanime, homme de la couronne espagnole en quête d’or et visionnaire d’un monde métissé que vient d’ailleurs confirmé le traditionnel et précieux cahier historique placé, comme à chaque fois dans cette collection, en fin d’ouvrage, permettant ainsi de contextualiser cette bande-dessinée très réussie.

Par Laurent Pfaadt

Christian Chavassieux, Cédric Fernandez, Cortès Tome 2 – le Cœur du monde unique
Glénat, 56 p.