GEH NICHT IN DEN WALD, IM WALD IST DER WALD

Un spectacle dynamique et joyeux qui a beaucoup plu au jeune public présent en nombre dans la salle et qui a largement répondu aux sollicitations des comédiens, souvent en lien direct avec lui.


©Rio Basel

Il faut reconnaître que les trois danseurs, Stanley Ollivier, Calvin Ngan, Georges Hann, et la danseuse Léa Vinet ne se ménagent pas et se donnent à fond dans les multiples propositions où ils sont autant danseurs, performers, que comédiens, accompagnés par un musicien, Donath Weyeneth en totale complicité avec leurs ébats. 

D’entrée de jeu ils galvanisent le public en le plaçant face à ce tableau noir, évocateur de l’école pour signifier avec force coups de baguette, les « Règles », c’est à dire les interdits multiples dont ils ne se lassent pas de dresser la liste. Finalement, tout semble bien interdit et cela enthousiasme le jeune public amusé par le côté excessif de cette énumération qui constitue une totale exagération et une impossibilité à respecter ce qui était annoncé comme
« Règles ».

Dans les séquences suivantes dont les titres sont inscrits au tableau noir «  La forêt», « L’Utopie », nous les voyons déployer tout leur talent dans des jeux  de poursuite, de cache-cache, de déguisements, apparaissant tantôt  en shorts, en tenue de sport , tantôt en pantalon ou en tenue de bain, allant se changer prestement dans ces petites tentes  blanches dressées sur le plateau  et dont ils font voler les parois de toile blanche et qui leur servent parfois de refuge, de repères  ou de lieux de provocation.

En effet, on passe facilement des jeux bon enfant à des exclusions, des dénonciations, des mises à l’index et là on retrouve les comportements de la cour de récréation. Le « c’est pas moi, c’est lui », le « c’est eux c’est nous », « je suis le champion » autant de réflexions aux connotations bien connues qui viennent ponctuer certains différents, mais heureusement ne semblent pas compromettre ces moments heureux où l’on se rapproche pour danser ensemble ou par deux. Et si parfois les corps à corps sont un peu violents, qu’on se marche dessus ou qu’on en met un au tapis cela reste de l’ordre de la performance circassienne car ces danseurs sont aussi d’excellents mimes et équilibristes qui maîtrisent parfaitement le langage du corps pour donner à entendre cette mise en garde contre les discriminations et cet appel à réfléchir, à se poser des questions.

Une très belle proposition de la chorégraphe suisse Tabea Martin.

Marie-Françoise Grislin

Représentation du jeudi 23 novembre au Maillon