Hortense Cartier-Bresson

Si bien souvent le noir rivalise avec le blanc, comme la nuit avec le
jour, sur le clavier, ils doivent cohabiter, s’épouser pour ne faire
qu’un. Voilà le sentiment que l’on ressent à l’écoute de ce très beau
disque où Bach répond à Schoenberg, Berg et Webern sous les
doigts d’Hortense Cartier-Bresson.

Quel plaisir de retrouver à nouveau cette incroyable pianiste. Après
Brahms, elle nous convie cette fois à un nouveau voyage qui
confronte le grand Bach à la seconde école de Vienne. Ici, la pianiste
délivre un dialogue majestueux où l’ombre et la lumière passent
ainsi d’une Toccata à l’incroyable sonate de Berg avant de revenir
dans la transcendance du grand Bach. L’alchimie est parfaite, les
frontières du jour et de la nuit finissent par s’estomper pour faire
qu’un, dans cette aube ou ce crépuscule musical où il n’y a plus de
frontières car elles se fondent dans un même tout. Assurément une
magnifique expérience discographique.

Par Laurent Pfaadt

Hortense Cartier-Bresson, Bach, Berg, Schoenberg, Webern,
Aparté, HM/Pias