C’est un spectacle que l’on pourrait qualifier de manifeste. Dû à l’initiative du danseur, Ordinateur, pour le collectif La Fleur, dans la mise en scène de la berlinoise Monika Gintersdorfer, Il est d’’une extrême intensité, tout à la gloire des danseurs-euses africains-nes éblouissants de virtuosité.
Avec Alaingo Lamama, Annick Choco, Barro Dancer, Mason Manning, Ordinateur, Joel Tende, Zota La puissance. Tous impressionnants par leur capacité à mettre tout leur corps en mouvement avec une rapidité époustouflante, lançant bras et jambes pour occuper l’espace au plus loin d’eux, parfois en solo, parfois ensemble dans une superbe chorégraphie qui les réunit pour porter la danse à son plus haut niveau.
Ils et elles arrivent de Côte d’ivoire, du Congo-RDC, du Gabon où leur style de danse appelé coupé-décalé fait vibrer leurs admirateurs. Arrivés pour se faire connaitre en Europe leur vie devient très compliquée et c’est aussi de cela que leur spectacle tient à nous informer.
L’un ou l’autre vient occuper la scène produisant une danse rapide, athlétique sur des musiques extrêmement rythmées signées Timor Litzenberger, simultanément, des explications sont données sur les difficultés administratives auxquelles ils ont dû faire face. Que cela concerne la régulation des autorisations à séjourner en Europe, la recherche de logement ou d’emploi quand on se heurte au racisme.
Le titre donné à leur spectacle prend alors tout son sens et tout en étant subjugués par leurs prestations nous ressentons vivement l’importance de leur message qui met directement en cause la capacité des pays européens à accueillir les réfugiés et entre autres les artistes.
Nous mesurons combien il est important que des institutions théâtrales comme le TNS et Le Maillon leur ouvrent régulièrement leurs portes et permettent à un large public de les soutenir.
Marie-Françoise Grislin pour Hebdoscope
Représentation du 8 février au Maillon