Véronique Olmi

C’est un destin comme en raffole la
littérature. De l’enfer au paradis. Et
avec Bakhita, ce chemin s’est écrit
au propre comme au figuré. C’est ce
que retrace le roman de Véronique
Olmi, prix FNAC et finaliste du
Femina et du Goncourt. Bakhita
c’est l’histoire d’une esclave
devenue sainte. Enlevée enfant en
1876 dans son village du Darfour,
elle connut l’asservissement,
l’humiliation, la faim, la torture, la
séparation avec ses proches mais
aussi les palais italiens, le fascisme et Dieu.

Même si les aventures et le destin de Bakhita, « la chanceuse » sont
relatés avec un talent romanesque qu’il n’est plus besoin de
démontrer, Véronique Olmi dépeint à merveille la formidable
résilience de cette femme qui a connu toutes les horreurs, devint
une chose et qui pourtant, allait dévouer sa vie à Dieu. C’est dans les
images de son enfance, de ce lieu de naissance devenu inconnu, de
cette langue maternelle oubliée, de ce nom effacé qu’elle puisa les
racines de cette résilience alors même que son corps était tatoué,
humilié et scarifié. Et à la lecture de ce formidable roman, on
comprend que la sainteté ne se décrète pas.

Laurent Pfaadt

Véronique Olmi,
Bakhita,
Albin Michel, 460p