Bruckner

Bruckner, Symphonie NR. 8, Te Deum, Chor und Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks,
dir. Bernard Haitink, BR Klassik

Qu’il est agréable d’écouter un nouvel enregistrement de Bernard Haitink au ton si juste et à l’interprétation millimétrée. Et celui de la 8e symphonie de Bruckner, ce compositeur dont il fut l’un des grands interprètes, ne fait pas exception. Enregistrée en 1993, son interprétation témoigne à nouveau d’une beauté à couper le souffle. A l’allegro initial tout en solennité succède un scherzo d’une émotion remarquable annonçant déjà celui de la 9e avant qu’un final Feierlich, puissant mais sans emphase inutile, ne vienne parachever un enregistrement à ranger parmi les disques de référence.

Bien évidemment, le chef a trouvé dans l’orchestre de la radio bavaroise, cette phalange « brucknérisée » comme un bronze poli avec ses équilibres sonores parfaits, son double idéal. L’orchestre ne surjoue jamais mais au contraire manifeste une assurance tant dans la maîtrise de la partition que dans l’émotion qu’il distille avec parcimonie et succès.

Un équilibre qui trouve son point d’orgue dans le Te Deum du même Bruckner qui complète astucieusement ce disque et offre avec les magnifiques voix de Krassimira Stoyanova et Yvonne Naef un parfait miroir aux cuivres triomphants de cette symphonie des symphonies.

Par Laurent Pfaadt