Des bougies et des étoiles

Pour son quarante-cinquième anniversaire, le festival Jazz in Marciac a invité une pléiade de stars

Du chemin a été parcouru depuis cette idée folle d’organiser en 1978 la première édition d’un festival de jazz en plein milieu de la campagne gersoise. Et quel chemin ! Quarante-cinq ans plus tard, les plus grandes stars du jazz, du blues, de la folk et du rock se croisent sur la scène du chapiteau. Des légendes qui ont marqué de leurs empreintes indélébiles ce festival devenu incontournable tant pour les artistes que pour les passionnés ou simplement ceux qui veulent vivre une expérience musicale et humaine unique. 


Nombreux sont les festivals qui s’estimeraient heureux d’avoir comme tête d’affiche l’un des nombreux artistes qui, une nouvelle fois, monteront sur scène. Or, pour cette 45e édition, chaque soirée aura sa star internationale : Norah Jones, Ben Harper, Gilberto Gil, Gregory Porter, Goran Bregovic et d’autres. Et c’est un Français et pas n’importe lequel qui ouvrira cette nouvelle édition : Mc Solaar, la légende du rap français qui précèdera Sofiane Pamart. Du rap pour ouvrir un festival jazz. Avec cet anniversaire, le festival rappelle qu’il a toujours voulu croiser les esthétiques et les styles musicaux. Le blues avec Poppa Chuby et le « King » Joe Bonamassa, en tournée dans toute la France. La pop et la folk avec Suzanne Vega qui, avec Luka et Tom’s Diner nous ramènera dans les années 80 avant que le génial Ben Harper dont les lives constituent toujours des moments inoubliables, ne monte sur scène avec sa désormais légendaire Weissenborn pour nous interpréter les titres de son nouvel album, Wide open light. Les musiques du monde avec un chassé-croisé entre l’Afrique de Fatoumata Diawara et Femi Kuti, la Cuba d’un Roberto Fonseca, fidèle parmi les fidèles du festival, le oud tunisien de Dhafer Youssef et les Balkans d’un Goran Bregovic qui mettra à coup sûr le chapiteau sens dessus-dessous.

Les grandes voix féminines seront également au rendez-vous. Ils auront pour noms Norah Jones, Robin Mc Kelle et Selah Sue. Parmi ces tourbillons musicaux incessants, il faudra vous préparer à quelques tempêtes. Le cyclone brésilien de Gilberto Gil, l’incendie d’un Gregory Porter ou l’éclipse musicale d’un Pat Metheny toujours aussi fascinant. On prêtera aussi attention à ces nouvelles voix en devenir, les étoiles montantes d’Endea Owens, de Laura Prince, de Sarah Lenka ou de Samara Joy qui illumineront les scènes du chapiteau ou de l’Astrada. Car ici à Marciac révéler les talents et acclamer les légendes vont de pair.

Tout cette galaxie musicale sera placée sous la figure tutélaire d’un Wynton Marsalis, « meilleur trompettiste de jazz vivant » et parrain du festival depuis une trentaine d’années qui conduira une cohorte plus jazzy que jamais où l’on retrouvera notamment Brad Mehldau, Kenny Barron et Abudllah Ibrahim. Etoiles, galaxies ou éclipses, préparez-vous donc à une nouvelle révolution musicale.

Pour vous accompagner dans ces nuits magiques, rien de mieux, à l’ombre d’un arbre ou entre amis que quelques lectures. Hebdoscope vous conseille notamment Fatal tempo (Albin Michel, 2023) de l’autrice de polars norvégiens à succès, Randi Fuglehaug. Après La Fille de l’air, cette nouvelle enquête de la journaliste Agnès Tveit nous emmène en plein festival de jazz de Voss sur la piste d’une diva empoisonnée qui réservera au lecteur bien des surprises. Pour ceux qui sont plutôt blues, on leur conseillera Delta Blues de Julien Delmaire (Grasset, 2021), une merveilleuse histoire d’amour dans le delta du Mississippi entre thriller, Klux Klux Klan, culte vaudou et surtout musique de ces années 30 avec des bluesmen inoubliables qui vous hanteront longtemps, surtout après avoir entendu Joe Bonamassa !

Par Laurent Pfaadt

Pour retrouver toute la programmation de Jazz in Marciac : https://www.jazzinmarciac.com/