Majestic time

Leur entrée en scène est pleine d’énergie. Ils sont jeunes et beaux et
leur présence nous est comme la promesse d’un moment jouissif.

Nous ne serons pas déçus par leur prestation qui va remporter
l’adhésion enthousiaste d’un public jeune et attentif. C’est qu’il s’agit
d’une chorégraphie qui lui correspond, pleine d’authenticité, de
créativité, qui organise les rencontres de chacun avec tous. Parfois
elles se font en duo, mais le groupe l’emporte en général.

Ils sont dix  lancés dans une course éperdue autour du plateau avant
qu’ils ne s’arrêtent face à nous pour nous proposer des figures très
organisées, toujours dans un parfait ensemble, qu’ils battent des
bras ou se jettent sur le sol pour de virtuoses prestations inspirées
du hip hop.

La gestuelle est rapide, soignée, rythmée, soutenue par un florilège
d’extraits musicaux.

Parfois une voix off fait résonner des mots qui insèrent ce spectacle
dans une réflexion qui dénonce l’injustice, évoque la condition de la
femme, parle de la France et de ses multiples racines.

L’engagement est ainsi fortement présent dans cette création de
Majid Yahyaoui, un chorégraphe qui n’oublie pas ses débuts du côté
de l’Elsau mais qui a su faire son chemin en allant ailleurs pour
parfaire ses connaissances et ses pratiques.

La Cie MJD, riche des talents de ses jeunes interprètes offre un
travail éclatant de vie et de générosité.

Pole Sud, Strasbourg

Marie-Françoise Grislin