Miserere

Arvo Pärt est très certainement l’un des plus grands compositeurs
vivants. Son énorme production placée sous le signe du mysticisme
et de la méditation explose littéralement dans ce Miserere. De cette
œuvre musicale composée d’après le Psaume 51, « Miserere mei,
Deus »« Ô Dieu, aie pitié de moi », tout le monde a en tête la version
d’Allegri. Mais celle d’Arvo Pärt, composée initialement en 1989 et
révisée en 1992, n’a rien à envier à son lointain modèle, bien au
contraire.

Dotée d’une puissance émotionnelle absolument prodigieuse portée
par un orchestre très inspiré et qui fait oublier la version de
référence du Hillard Ensemble, cette version du Miserere, œuvre
que Nanni Moretti utilisa dans son film Habemus Papam est
véritablement portée par la grâce. Le caractère minimaliste de son
écriture, loin d’appauvrir l’œuvre, la transcende au contraire,
produisant un effet émotionnel similaire à celui de la troisième
symphonie de Górecki. Quant à son Dies Irae, il est bienveillant,
impérieux sans être punitif.

Une œuvre à posséder assurément dans sa discothèque.

Par Laurent Pfaadt

Arvo Pärt, Miserere, Chor des Bayerischen Rundfunks, Münchner Rundfunkorchester, dir. Howard Arman
Chez BR Klassik