25ES JOURNÉES CULTURELLES EUROPÉENNES 2021

L’EUROPE, UNE PROMESSE

Après avoir dû annuler les JCE:2020 à cause du Covid-19, les
organisateurs lancent une deuxième tentative : du 2 au 16 mai 2021,
des artistes venus d’Europe et d’ailleurs se pencheront sur le thème
« L’Europe, une promesse ». La crise du coronavirus nous a montré de
manière dramatique la fragilité de l’idée d’une Europe unie et
ouverte en temps de crise. Il est plus important que jamais
d’examiner avec un œil neuf les promesses de l’Europe – le sujet
initial des JCE:2020 – et de chercher des inspirations pour une
nouvelle Europe basée sur la solidarité et la coopération.

L’Europe, que représente-t-elle ? Quelles espérances portent encore
notre continent ? En luttant contre la pandémie, l’Europe a-t-elle
remis en question ses propres promesses ? L’Europe, est-elle prête à
se battre pour faire respecter les droits fondamentaux et les droits
de l’Homme ? Est-elle capable de les protéger contre les menaces
permanentes ? Après 70 ans d’intégration économique, politique
et surtout culturelle, l’Europe se divise-t-elle ? Nous voulons
réfléchir ensemble sur ces questions et éclairer « L’Europe, une
promesse » par le biais de l’art et de la culture.

Pour de plus amples informations, consultez le site web www.europaeische-kulturtage.de

NO ELEPHANTS

Freiburger Zirkustage

Samstag 08. Mai – Sonntag 16. Mai | E-WERK Freiburg

Bildmarke NO Elefants
Illu. Silvia Wagner

Mit NO ELEPHANTS entsteht in Freiburg ein neues Festival für
aktuelle Zirkuskunst.

Die rasante Entwicklung des zeitgenössischen Zirkus in
Deutschland ruft nach der Sichtbarmachung der Kunstform. Die
Freiburger Zirkustage werden ein Schaufenster für die aktuelle
künstlerische Entwicklung im Südwesten sein. NO ELEPHANTS
wird vom Freiburger E-WERK produziert, Kurator ist Stefan
Schönfeld. Das Festival soll biennal stattfinden und sowohl
Programme aus der Region als auch Gastspiele präsentieren.

Pandemiebedingt können leider nur Live-Streams stattfinden, so
dass nicht auf das ursprünglich geplante „große“ Programm
zurückgegriffen werden kann. Gestreamt werden können jedoch die
neue Produktion von momentlabor „HYRRÄ PARATIISI“, ein Abend
mit Freiburger Kurzstücken „SHORTS“ sowie die Performance „O“
von und mit Sandra Hanschitz.

Aktuelle Informationen zu den Veranstaltungen und deren Formate
erscheinen kurzfristig auf www.ewerk-freiburg.de

Livestreams über #infreiburgzuhause:
Sa 08.05. | « hyrrä paratiisi“ | 20:00 Uhr
Sa 15.05. | « Freiburger shorts » | 20:30 Uhr
So 16.05. | « O » Sandra Hanschitz | 18:00 Uhr

Entre Hitler et Staline, Russes blancs et Soviétiques en Europe durant la Seconde Guerre mondiale

Nous avions quitté Nicolas Ross en plein Paris de la fin des années
30, lorsque les agents du NKVD kidnappaient Yevgueni Miller, le
chef de l’émigration russe blanche opposé à Staline que ce dernier fit
d’ailleurs exécuté le 11 mai 1939. Moins de quatre mois plus tard, la
Wehrmacht envahissait la Pologne, entraînant l’Europe et le monde
dans la seconde guerre mondiale, et préparant moins de deux ans
plus tard, l’invasion de l’URSS.

Le cours de l’histoire venait de basculer et les anciens partisans du
tsar pensaient alors tenir leur revanche et chasser la peste
bolchevique de leur Russie éternelle. Sauf que leurs stratégies
divergaient : attendre la chute du régime soviétique ou le provoquer,
quitte à collaborer avec l’occupant. Avec l’érudition et la fluidité qui
caractérisent son récit, Nicolas Ross nous emmène ainsi au sein de la
diaspora russe blanche, dans chaque cercle, chaque officine, de la
Yougoslavie à la Pologne en passant par la France. Dans ce pays qui
compta la plus forte concentration d’émigrés  – près de 100 000 –
les anciens partisans du tsar eurent malheureusement à subir
l’amalgame d’une population voyant dans chaque russe, un espion
potentiel de Staline. 

Mois après mois, année après année, leurs initiatives convergèrent
vers « l’incontournable » Andreï Vlassov, héros soviétique de la
défense de Moscou en décembre 1941 qui constitua, avec l’aide d’un
Führer et d’un Himmler réticents, une armée de libération nationale
(ROA). S’y retrouvèrent selon le vieil adage voulant que « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », anciens partisans de Wrangel et de
Trotski. Nicolas Ross brosse ainsi une fascinante galerie de portraits,
entre ataman cosaque supplétif de la Wehrmacht et prince russe
engagé dans la LVF. Cependant, rappelle-t-il, leurs espoirs
demeurèrent finalement vains : « Vlassov ne fut qu’un nom et un
emblème sans pouvoir réel autour duquel s’organisait la propagande
allemande ». Entre désillusions – les Russes blancs restèrent
cantonnés à la guerre contre les partisans russes ou yougoslaves – et
répressions, ces diverses résistances s’achevèrent au goulag ou avec
une balle dans la nuque dans les caves de la Loubianka. Le récit de
Ross s’achève, lui, dans l’enceinte de la prison de Boutyrka, le 2 août 1946, lors de l’exécution de Vlassov et de ses compagnons avec
cette même constatation : à la fin, c’est toujours Staline qui gagne.

Par Laurent Pfaadt

Nicolas Ross, Entre Hitler et Staline, Russes blancs et Soviétiques
en Europe durant la Seconde Guerre mondiale
Aux Editions des Syrtes, 397 p.

Dalva, nouvelle maison d’edition

Juliette Ponce
copyright Michael Amrouche

«  Regouper ces voix sera une force »

Les femmes écrivent le monde. Avec cette ambition, le décor de
Dalva, nouvelle maison d’édition, est posé. Fondée par l’ancienne
directrice éditoriale du domaine étranger chez Buchet-Chastel,
Juliette Ponce, Dalva souhaite devenir le creuset de ces nouvelles
plumes féminines qui racontent nos sociétés, notre monde.
Rencontre

Pourquoi ce nom de Dalva ? 

Je crois que certains personnages de fiction peuvent laisser une
empreinte profonde chez leurs lecteurs, influer sur eux au moins
autant que des personnes réelles. C’est un peu pour moi le cas de
Dalva, l’héroïne du roman éponyme de Jim Harrison. J’ai lu ce roman
quand j’étais adolescente. L’image que j’ai gardée de ce personnage
ne s’est jamais effacée : une femme libre et émancipée, sensuelle,
profondément connectée à la nature qui l’entoure et animée d’une
quête intellectuelle et culturelle forte. Quand je me suis mise à
réfléchir à ce nouveau projet éditorial, quand mes envies ont
commencé à se mettre en place et que je cherchais un nom, Dalva
m’a semblé une évidence. 

Pourquoi choisir de ne publier que des femmes ? 

Quand, dans d’autres maisons, j’ai publié des voix de femmes très
fortes, comme les livres de Viv Albertine ou Miriam Toews, j’ai senti
qu’il y avait une véritable adéquation entre mon envie de lectrice et
d’éditrice de lire et de publier davantage de femmes et la réception
très enthousiaste que le public réservait à ces récits de destins
féminins. Pourtant, au sein d’une collection de littérature générale,
je sentais aussi que le propos de ces livres perdait de son intensité.
Je pense qu’il y a des lacunes dans l’édition française, où les autrices
restent très minoritaires. Je ne dis pas que les éditeurs ont des
réticences mais c’est un fait : nous publions davantage les hommes.
La littérature, dans ce qu’elle a d’universel, en pâtit forcément.
Parions que regrouper ces voix sera une force. Parce qu’il me semble
que ces autrices ont des démarches qui sont cohérentes. Que les
associer aurait un sens et permettrait d’invoquer la belle énergie qui
se dégage de leurs écrits.

Concrètement, que va-t-on lire chez Dalva ? 

Je suis convaincue qu’en France on pourrait mettre en lumière ce
que les femmes ont à dire de manière plus joyeuse et positive. J’ai
envie de porter des voix d’autrices fortes, de valoriser leur art, leur
réussite. Celles que j’ai choisi de défendre ont en commun leur talent
littéraire autant que des personnalités fascinantes. Elles sont pour
moi des sources d’inspiration au quotidien. Peut-être par goût
personnel, j’aime les histoires d’émancipation, d’avancée. Il y a des
thématiques qui me passionnent comme les relations entre
générations, la question de la liberté et, évidemment, du prix à payer
pour cette liberté dans nos sociétés contemporaines. Je suis
également très intéressée par les femmes qui parlent de la nature,
disons par ce que l’on appelle le nature-writing au féminin. Si la
maison fait ses premiers pas avec exclusivement de la littérature
étrangère, j’espère bien ouvrir très vite le catalogue à la littérature
française. J’adorerais publier des autrices dans la lignée de Violaine
Huisman, Nastassja Martin ou Florence Aubenas… 

Par Laurent Pfaadt

Premiers livres à paraître en mai 2021
avec L’Octopus et moi de la Tasmanienne Erin Hortle
et Trinity, Trinity, Trinityd’Erika Kobayashi.