#Lecturesconfinement : Pluie noire de Masuji Ibuse par Corinne Atlan

Au Japon, le début du mois d’août est
marqué par les commémorations des
bombardements nucléaires sur
Hiroshima et Nagasaki en 1945. C’est
peut-être l’occasion de découvrir une
œuvre majeure de l’après-guerre, qui
revient avec précision sur l’explosion
atomique d’Hiroshima et ses
conséquences (Profitez-en aussi pour
voir ou revoir la magistrale adaptation
cinématographique que Shohei
Imamura a tirée de ce roman en 1989).

En fuyant la région le lendemain du bombardement, la jeune Yasuko
et sa famille ignoraient que la « pluie noire » qui tombait ce jour-là
était radioactive… Quelques années plus tard, stigmatisée par ce
passé, elle peine à trouver un mari, en dépit de ses nombreuses
qualités. L’oncle qui l’a recueillie entreprend alors de démontrer que,
n’étant pas à Hiroshima au moment de l’explosion, elle n’a pas été
contaminée par les radiations. Il remonte le fil des évènements en se
basant sur son propre journal et celui de sa nièce. Témoignage
extrêmement documenté, construit à partir de divers points de vue,
et vibrant plaidoyer dénué de tout pathos, Pluie noire est « le »
roman à lire sur la tragédie de Hiroshima et la discrimination dont
furent victimes les survivants de la bombe.

Corinne Atlan a été la traductrice de Haruki Murakami et de
Hitonari Tsuji dont Le Bouddha Blanc a obtenu le Prix Femina
étranger (1999). Egalement écrivaine, elle a publié plusieurs livres
dont Un automne à Kyôto (Albin Michel, 2018)

Pluie noire
de Masuji Ibuse (Folio)
par Corinne Atlan