Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays

Lorsque s’ouvre la convention
démocrate à Chicago en cette année
1968, la tension est à son comble.
Assassinats de Martin Luther King et
de Robert Kennedy, question raciale,
guerre du Vietnam, les Etats-Unis sont
plus que jamais divisés. Parmi les
manifestants se trouve alors Faye
Andresen-Anderson, la mère de
Samuel, devenu quelques trente ans
plus tard, professeur d’université. Car,
à la suite d’un nouveau coup d’éclat de
sa mère, Samuel va se lancer dans une
quête des origines et découvrir par la
même occasion la face cachée d’un pays qu’il croyait connaître.

Dans ce roman que seuls les Américains sont capables de produire,
on assiste à une véritable radiographie de la nation américaine. Et le
constat que fait l’auteur, qui a mis dix ans à écrire cet ouvrage, est
implacable. A l’image de ses personnages, on alterne entre désarroi,
consternation et  comédie. Rappelant parfois John Irving, Nathan
Hill s’inscrit d’emblée avec ce premier roman comme l’un des grands
auteurs américains de ces dix dernières années, et surtout comme le
chef de file de cette nouvelle génération d’auteurs où l’on trouve
également la brillante Hannah Kohler, qui ose enfin dévoiler l’envers
du décor du rêve américain. Un grand roman assurément.

Par Laurent Pfaadt

Chez Folio,  960 p.